Rappel n Alger est très agréable à vivre… en été. Car dès que l'hiver pointe son nez, l'Algérois tremble, non de froid comme on aimerait à le penser, mais bien de peur. La capitale n'est pas ou est très mal équipée pour accueillir la saison des pluies. Serait-ce parce que notre ville est une porte vers le Sahara qu'on oublie que l'hiver fait partie des quatre saisons et qu'il revient chaque année ? Les diverses catastrophes qu'a connues Alger ces dernières années devraient faire réfléchir plus d'un sur la priorité à accorder et les moyens à mettre en place pour ne pas se laisser prendre de court par les pluies diluviennes qui s'abattent sur la capitale chaque hiver. Car tout le monde sait que nos pluies sont, à l'image du tempérament méditerranéen, imprévisibles et excessives. Chez nous, il ne pleut pas souvent, mais quand il pleut c'est le déluge ! Conséquences directes : des dégâts matériels, des villages inaccessibles, des routes coupées, des bouchons partout, des autoroutes bloquées, des accidents de la circulation avec, parfois même, mort d'homme. Qui d'entre nous a oublié les chutes de pluies qui ont atteint 90 mm, la veille de cette nuit maudite du 10 novembre 2001, à Bab El-Oued, où 700 de nos concitoyens ont été noyés ou gravement blessés et 200 ont disparu, parce que des égouts et des canalisations étaient mal entretenus et que des gens avaient construit leurs habitations sur le lit d'une rivière ? Rappelons-nous les pluies orageuses de mai 2005 où des mares ont atteint 40 cm de profondeur en certains endroits, occasionnant des dégâts considérables, à cause du mauvais entretien urbanistique. Ou encore les chutes de neige de janvier de la même année, qui ont fait 13 morts au nord du pays, la plupart victimes d'accidents de la route. A l'intérieur des immeubles, le constat n'est guère plus reluisant. Les infiltrations d'eau, les rats et les cafards qui cherchent un coin chaud cohabitent avec les gens et envahissent les caves, les locaux fermés et les appartements vides. Tel est l'hiver algérois. Toutes ces catastrophes devraient faire réfléchir les responsables avant l'avènement de la saison «meurtrière». Alors, comment Alger se prépare-t-elle à l'hiver 2006-2007 ? Qu'est-ce qui est fait, cette année, pour protéger le citoyen de l'avènement de cette saison redoutée et qui devrait plutôt être une saison de bonheur et d'espoir parce que porteuse de la source de vie qu'est l'eau ?