Réaction n L'Iran a estimé, ce mardi, que des sanctions de l'ONU ne l'empêcheraient pas de poursuivre son programme nucléaire. «Si cette résolution a pour but de stopper le programme nucléaire iranien, ça ne servira à rien», a déclaré, depuis Dubaï, le secrétaire du Conseil suprême iranien de la sécurité nationale Ali Larijani. Trois pays européens (Allemagne, France, Grande-Bretagne) se retrouvent avec la Chine, les Etats-Unis et la Russie, ce mardi, à Paris, pour discuter d'un projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU infligeant des sanctions à Téhéran, à cause de son refus de suspendre son enrichissement d'uranium. Quelques heures avant cette rencontre des directeurs politiques du groupe 5+1, le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a averti les Européens que Téhéran considérerait comme «un acte d'hostilité» toute mesure prise «contre le droit de la nation iranienne» au nucléaire. Le président iranien, qui s'exprimait lors d'un discours public dans le nord du pays, a ajouté, à l'adresse des «trois pays européens», que «si vous persistez dans cette attitude, la nation iranienne révisera ses relations et projets avec vous». Pour sa part, M. Larijani a clairement indiqué que l'application de sanctions contre l'Iran ne le ferait pas reculer: «Soyez assurés que l'Iran ne cédera pas à ces pressions (ndlr : des six puissances) et ne renoncera pas à son droit inaliénable». Les grandes puissances craignent que l'Iran puisse détourner son programme nucléaire civil à des fins militaires, alors que Téhéran a toujours assuré ne pas avoir une telle intention. Selon le président iranien, il est «maintenant très clair» que les Occidentaux cherchent simplement à «empêcher le progrès de l'Iran», et non pas à éclaircir les points d'ombre de son programme nucléaire. Il a affirmé que l'Iran «maîtrise complètement la technologie nucléaire, et avec la grâce de Dieu, il prendra toutes les mesures afin de produire du combustible nucléaire pour toutes ses centrales». L'Iran ne dispose, à ce stade, que d'une seule centrale nucléaire dont la Russie achève la construction et qui doit entrer en fonction en 2007 avec du combustible d'origine russe. Le programme iranien d'enrichissement d'uranium est encore à un stade de recherche, avec seulement deux cascades de 164 centrifugeuses chacune. L'Iran s'est fixé pour objectif d'installer 3 000 centrifugeuses d'ici à fin mars 2007, et vise un ensemble de 50 000 centrifugeuses pour atteindre une capacité industrielle. L'enrichissement d'uranium permet d'obtenir le combustible nécessaire au fonctionnement d'une centrale à eau légère. Mais ce procédé permet aussi, en poussant l'enrichissement à des taux plus élevés, d'obtenir la matière première pour une bombe atomique. L'Iran a refusé de se plier à la résolution 1696 du Conseil de sécurité de l'ONU de juillet exigeant qu'il suspende son enrichissement d'uranium, faute de quoi il serait soumis à des sanctions.