L'Iran s'est dit "prêt à un dialogue constructif" avec les grandes puissances, en réponse à leur offre de reprise des discussions sur son programme nucléaire controversé, a déclaré un haut responsable de la sécurité cité hier par des agences. "La République islamique, en remettant à jour son offre de l'an dernier, annonce être prête à un dialogue et à une interaction constructifs", selon un communiqué du bureau du secrétaire du Conseil suprême iranien de la sécurité nationale, Saïd Jalili. Les Etats-Unis et les cinq autres puissances du groupe des Six (Allemagne, Chine, France, Grande-Bretagne, Russie) ont souhaité, le 8 avril, reprendre le dialogue avec l'Iran pour le convaincre de suspendre son programme nucléaire. Dans son communiqué, le Conseil affirme toutefois que l'Iran "poursuivra ses activités nucléaires" dont Téhéran affirme qu'elles ont un objectif purement civil. L'Iran continue notamment son enrichissement d'uranium, malgré l'exigence de suspension contenue dans cinq résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, dont trois assorties de sanctions. Les grandes puissances avaient annoncé le 8 avril qu'elles allaient demander à Javier Solana, Haut représentant de l'Union européenne pour la politique étrangère, d'inviter le gouvernement iranien à de nouvelles discussions "pour qu'ensemble nous trouvions une solution politique à cette question cruciale". Les Six avaient réaffirmé à cette occasion leur "résolution commune et détermination collective" à résoudre par le moyen de la "diplomatie directe" la question du nucléaire iranien. De nombreux pays craignent que l'Iran puisse détourner son programme atomique à des fins militaires, alors que Téhéran a démenti que telle soit son intention. Les inquiétudes des Occidentaux sont alimentées notamment par l'incapacité dans laquelle se trouve l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), après presque sept ans d'enquête, de certifier la nature exclusivement pacifique de ce programme. Les Six avaient ainsi "reconnu" le 8 avril le droit de l'Iran à un programme nucléaire civil, mais en ajoutant qu'"avec celui-ci vient la responsabilité de restaurer la confiance dans la nature exclusivement pacifique de ses activités nucléaires". Dans son communiqué, le Conseil suprême iranien semble critiquer cette position en estimant que "certaines parties de la déclaration des 5+1 est en contradiction flagrante avec d'autres". Le Conseil estime que ces positions "rappellent l'approche qui essayait d'user du langage de la force et de la menace au lieu du respect mutuel entre les nations".