Le gouvernement iranien a évoqué mardi la possibilité que l'Iran quitte le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) si le pays était "mis sous pression et privé de ses droits" au nucléaire. "Si nous sommes mis sous pression et privés de nos droits, nous avons la possibilité de décider de rester ou de quitter le traité" de non-prolifération, a déclaré le porte-parole du gouvernement Gholam Hossein Elham, lors d'un point de presse. Il a expliqué que le gouvernement avait toute latitude sur ce sujet, après l'adoption fin décembre d'une loi en ce sens. Cette dernière "n'implique pas nécessairement de quitter le TNP ou de poursuivre dans la situation actuelle", a précisé M. Elham. Pour sa part, l président iranien Mahmoud Ahmadinejad a déclaré que son pays poursuivrait son programme nucléaire et que la résolution de l'Onu lui imposant des sanctions n'était pas "valable". "La nation iranienne est sage et va poursuivre ses activités nucléaires, qu'elle est prête à défendre", a déclaré Ahmadinejad dans un discours prononcé lors d'un rassemblement à Ahvaz (Sud), retransmis par la télévision. "La résolution de l'Onu contre le programme atomique de l'Iran n'est pas valable aux yeux des Iraniens." Le Conseil de sécurité de l'Onu a voté à l'unanimité, le 23 décembre, une résolution décrétant un embargo sur la vente à l'Iran de matériels et technologies sensibles, afin d'empêcher ce pays de continuer à enrichir de l'uranium. Ce procédé peut servir tant à fabriquer du combustible pour des centrales électriques que pour élaborer des bombes nucléaires. Ahmadinejad a estimé que des "puissances agressives" ne pourraient pas priver l'Iran de son droit à accéder à la technologie nucléaire. "Si des puissances agressives (...) veulent s'opposer à la volonté des Iraniens, nous leur donnerons une claque historique", a-t-il ajouté, tandis que la foule scandait "Mort à l'Amérique". L'Iran, quatrième exportateur mondial de pétrole, nie vouloir fabriquer des armes nucléaires. Mercredi, en réaction à l'adoption de cette résolution, le parlement iranien a adopté un texte forçant le gouvernement à restreindre sa coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique. Le guide suprême de la Révolution islamique, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a le dernier mot en matière de nucléaire, insiste tout comme Ahmadinejad sur le fait que l'Iran ne renoncera pas à son programme atomique. Le Parlement iranien a adopté le 27 décembre un texte obligeant le gouvernement à "réviser la coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique" (AIEA), après l'adoption de sanctions de l'ONU contre Téhéran. Mais la loi a laissé au gouvernement le soin de décider de la façon dont il doit revoir sa coopération avec l'agence, et aucune mesure concrète n'a encore été annoncée. Le texte est une mesure de rétorsion à la résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies, adoptée le 23 décembre, qui inflige des sanctions aux programmes nucléaire et balistique iraniens. M. Elham a qualifié la loi de simple "option fournie au gouvernement" pour décider de la marche à suivre.