Trente-quatre détenus se sont évadés d'une prison de la République démocratique du Congo, faisant valoir à leurs geôliers une libre interprétation du discours d'investiture de Joseph Kabila qui avait promis que les prisons seraient «ouvertes» aux fauteurs de troubles. «J'entends avertir que les prisons de l'Etat seront ouvertes à tous ceux qui se mettront en travers de la loi», avait déclaré le chef de l'Etat le 6 décembre dans un discours d'investiture empreint de fermeté, après son élection au second tour de la présidentielle du 29 octobre. Le jour même, 34 détenus d'une prison de l'ouest du pays ont exigé, après avoir écouté le discours du président à la radio, de pouvoir bénéficier immédiatement de cette exceptionnelle mesure de «grâce présidentielle», a rapporté une radio locale. Les prisonniers ont, eux-mêmes, ouvert les portes de la prison, avec la complicité passive des policiers affectés à leur garde, visiblement perplexes après le discours présidentiel. Six policiers ont été condamnés pour avoir facilité l'évasion des prisonniers ou pour complicité, écopant de peines allant de 11 et 10 ans pour deux policiers et de un an d'emprisonnement pour les quatre autres. Les heureux «graciés» se sont,, quant à eux, fondus dans la population et n'avaient pas été retrouvés samedi.