Le général Augusto Pinochet, qui se vantait de contrôler jusqu'aux feuilles des arbres, est mort, hier, dimanche, à Santiago, à l'âge de 91 ans. Son décès, survenu le jour où l'on célèbre internationalement les droits de l'Homme, tourne une page noire de l'histoire du Chili auquel il a imposé l'un des régimes militaires les plus répressifs d'Amérique latine. «Aucune feuille ne bouge dans ce pays si je ne la bouge moi-même, que cela soit clair», prêchait-il un jour, alors à l'apogée de sa puissance. De violents incidents ont éclaté à Santiago dimanche soir entre des manifestants célébrant sa mort et la police, faisant au moins six blessés parmi les policiers et plusieurs arrestations parmi les manifestants. Agitant des drapeaux chiliens et sautant de joie, des milliers d'opposants — pour la plupart des jeunes — dansaient, chantaient et festoyaient au nom de la «libération du Chili», selon un reportage de la télévision.