En présence de plusieurs personnalités et voix radiophoniques, la Radio algérienne et l'association Mechaâl El-Chahid ont organisé, hier, une rencontre pour la célébration du 50e anniversaire de la création de «la Voix de l'Algérie combattante». S'exprimant en premier, Abdelkader Nour, ancien directeur de la Radio nationale, a souligné que la radio algérienne a été créée dans des conditions «très difficiles». «Un personnel peu qualifié, des moyens inadéquats, toutefois, le FLN a pu surmonter ces obstacles et atteindre un seuil minimum». Cet acharnement et cette détermination venaient du fait d'une prise de conscience de l'importance de la radio laquelle constitue «une arme redoutable dans l'orientation de l'opinion nationale et internationale». Le FLN a, en outre, pu, dit-il, se doter d'un matériel de l'Otan, laissé sur les lieux après la Seconde Guerre mondiale, et de l'Egypte qui a été un allié incontestable et précieux durant la Révolution algérienne. Par ailleurs, Ahmed Saïd, un Egyptien qui était l'un des animateurs phare de Sawt Al- Arab en Egypte, a relaté, dates historiques à l'appui, les circonstances de la création de la station algérienne qui émettait d'Egypte. Pour lui, «malgré la pression française sur l'Egypte, alors que celle-ci était enfoncée dans une crise économique aiguë, notre pays n'a pas laissé faire». Quant à Abderahmane Laghouati, ancien directeur de la radio, il a estimé que la Radio algérienne s'était constituée, durant les deux premières années, de deux réseaux, le premier militaire et l'autre pour le Gpra. «Après les deux premières années, précisément le 16 décembre 1956, la Radio algérienne est née.» Selon les conférenciers, un matériel d'une capacité de 15 kilowatts a été acquis, de quoi couvrir toute la surface de l'Algérie». Le programme était diffusé en arabe, en français et en kabyle. Pour les animateurs, toujours selon Abdelkader Nour, y figuraient Abdelmadjid Meziane en langue française, Belaïd Abdesselam en langue kabyle et Madani Houas animant l'émission «Le mot du jour» en arabe. S'agissant des programmes, la radio émettait «des communiqués militaires, des commentaires politiques ainsi que les démentis à la propagande coloniale et autres programmes à caractère propagandiste et mobilisateur». Pour Azzedine Mihoubi, directeur de la Radio nationale, «la commémoration de cet anniversaire est un devoir envers les fondateurs de cette radio qui ont déjoué les tentatives des forces coloniales d'asphyxier la Révolution».