«Le 19 mars 1962, était un jour heureux et malheureux, ce que nous voulions était parti en fumée», a déclaré hier, au centre de presse d'El Moudjahid l'ancien moudjahid de la Wilaya III historique, M.Abdelhafid Amokrane. S'exprimant en marge d'une table ronde organisée par l'association «Mechaâle El Chahid», à l'occasion de célébration du 46e anniversaire de la fête de la Victoire il dira, déçu: «Le rêve de Novembre s'enfuit et devient une autre histoire et l'enjeu était politique, ni plus ni moins.» Il y a 46 ans, jour pour jour Krim Belkacem déclarait: «En vertu d'un mandat du Conseil national de la Révolution algérienne et au nom du Gouvernement provisoire de la République algérienne, nous avons signé le 18 mars 1962, à dix-sept heures trente, un accord- cadre avec les représentants délégués du gouvernement français.» Il a ordonné ensuite à l'Armée de libération nationale de mettre un terme à toute activité militaire. Parmi les témoignages recueillis sur place, un ancien moudjahid a déclaré: «C'était pour nous le jour de la Libération nationale et de la victoire tant attendues». Le cessez-le-feu de 1962, représente des années de lutte, de combat, de misère et de souffrances, a souligné le moudjahid Lakhedar Bourkâa. Il se souvient encore de ce jour comme si c'était hier: «J'ai pleuré car je n'en croyais pas mes oreilles, le combat est fini, notre Algérie est libre enfin», s'est-il remémoré avec un air très fier. Aussi, «je me suis souvenu de mes amis tombés en martyrs, je suis heureux d'avoir combattu à leurs côtés et fier de ma patrie», a-t-il confié avec fierté et une tristesse mal contenue. La date du 19 mars, a souligné ce moudjahid, ne signifiait pas la fin du combat. «Nous avons poursuivi les contacts auprès des autorités afin d'obtenir satisfaction», a affirmé l'un des anciens moudjahidine, présent aussi à cette table ronde. Dans ce contexte, M.Aïssani a estimé quant à lui que «l'Algérie n'a pas connu son Indépendance en mars 1962, mais il a fallu trois mois encore, malheureusement, pour que ce rêve se concrétise. Durant cette période, les colons ont continué de faire des victimes parmi nous». «Plus de 300 personnes sont mortes après cette date, la libération nous l'avions payée trop cher», a-t-il martelé.