Approche n La Centrale syndicale revendique de faire suivre les conditions de rémunération des salariés par de vraies études de terrain et d'enquêtes sur leurs conditions de vie. Forte d'une impressionnante représentativité du secteur public, voire les fonctionnaires, l'Ugta demeure l'interlocuteur privilégié des pouvoirs publics en matière de salaires. Lakhdar Badredine, chargé des questions économiques de la centrale estime que «les travailleurs ne ressentent pas l'augmentation des salaires car au même moment les loyers et les transports ont augmenté». Idem pour les «20% d'augmentation du Snmg qui ne sont pas palpables pour les salariés». Populisme ou amère réalité ? Lakhdar Badredine s'en défend en déplorant «l'absence de liberté des entreprises pour décider des augmentations des salaires». Ce qui fait que l'Etat a de larges prérogatives dans ce dossier. Mais pour le staff dirigeant de l'Ugta «revoir la politique salariale est un juste retour à la normale du fait de l'érosion du pouvoir d'achat des travailleurs depuis 10 ans». L'une des revendications centrales du syndicat, à ce propos est de réévaluer le dinar. Pour Lakhdar Badredine, «nous ne pouvons augmenter les salaires tant qu'il n'y a pas de valorisation du dinar car elle a une répercussion sur les prix des produits». En effet, l'argument économique de la réévaluation du dinar est la seule issue pour relancer la consommation. Le responsable syndical se veut tranchant : «Le travailleur ne doit pas être un pauvre car il doit disposer d'un vrai revenu.» C'est dans ce sens que l'Ugta revendique de faire suivre les conditions de rémunération des salariés par de vraies études de terrain et d'enquêtes sur les conditions de vie des salariés. La Centrale syndicale exige également de gagner la bataille de la productivité. «S'il est nécessaire de lier la revalorisation des salaires à la productivité, il faut admettre que celle-ci exige, à son tour, le paiement de salaires incitatifs». Encore que «cette bataille n'est pas la responsabilité exclusive des travailleurs, mais celle de l'entreprise». Dans ce contexte, l'Ugta milite pour «réduire les inégalités dans les salaires entre la Fonction publique et le secteur économique». Autrement dit, il reste à déterminer «un seuil homogène entre les deux parties». Le responsable de l'Ugta fait savoir que l'essentiel se résume dans «la protection de la production nationale en mobilisant la force du travail à ce niveau». En termes pratiques, c'est le sauvetage des entreprises qui est placée en ligne de mire. «Même la privatisation des entreprises publiques ne doit pas cacher la révision des salaires» note l'un des syndicalistes de la fédération des cuirs et textiles.