Choix n Même si elles en ont les moyens, certaines familles préfèrent célébrer les mariages chez elles. Par conservatisme ou par respect des traditions, des milliers de familles algériennes continuent à organiser les mariages dans «l'intimité». «De nos jours le mariage a perdu de son charme et de son sens. Il est plus une occasion de montrer sa richesse que la célébration d'un événement heureux et sacré dans la religion et dans la société», explique un père de famille qui dit avoir marié ses 5 enfants, 2 filles et 3 garçons, chez lui. Certaines familles, même si elles n'ont pas suffisamment d'espace pour accueillir leurs invités, font avec les moyens du bord. «L'essentiel c'est que la fête se fasse en famille», explique un jeune qui s'est marié l'année dernière et qui a fêté, son mariage chez son voisin faute d'espace dans le F4 de ses parents à la place du 1er Mai. «Aujourd'hui, dans les salles des fêtes, il s'agit plus d'exhibitionnisme que de fête. Les filles ne trouvent aucune gêne à se mettre en tenue à la limite de la pudeur au vu et au su de tout le monde. Ce n'est pas dans nos traditions ni dans notre culture», s'indigne ce jeune homme qui dénonce aussi la présence de personnes étrangères à la famille. «Pour moi l'honneur de la mariée passe avant tout. A quoi sert-il de filmer la mariée et les membres de la famille ?» D'autres voient dans la célébration du mariage dans une salle, un signe d'irresponsabilité et de «gaspillage». «Ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est le cas des familles à la limite de la pauvreté, mais qui n'hésitent pas à se priver de choses essentielles pour économiser la somme nécessaire pour célébrer un mariage dans une salle… ! SVP ! Donnez-moi une autre explication à ce phénomène si ce n'est que celle que ces gens cherchent un «faux prestige» ! C'est malheureux», s'indigne une jeune fille fiancée qui va célébrer son mariage, l'été prochain, chez elle. D'autres personnes cependant, expliquent cette méfiance des salles des fêtes par le seul souci financier. «Les 50 ou 60 ooo DA de la location d'une salle, je préfère les mettre dans la lune de miel en Tunisie ou ailleurs», souligne un jeune marié. Les pères de famille pensent que le tarif des salles est très élevé ; sinon ils ne trouveraient aucun problème à en louer «C'est le progrès, on n'y peut rien.» «La salle des fêtes ne peut changer nos «vraies» traditions et valeurs qui sont la horma, l'honneur et la pudeur. C'est une question d'éducation et de personnalité», explique ce jeune homme. Comme quoi, les avis divergent, les préférences aussi.