Les banques existantes ne jouant pas le jeu et montrant jusque-là des réticences à accompagner les jeunes dans leurs projets, le nouvel établissement, dont la création a été annoncée, hier, par le ministre de la Solidarité, sera justement destiné à financer les microentreprises créées par les jeunes. Une banque, destinée au financement des microentreprises créées par les jeunes dans le cadre des dispositifs de l'emploi mis en place par les pouvoirs publics ces dernières années, verra le jour en 2007. L'annonce en a été faite, hier, lundi, par le ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbas, lors d'une visite d'inspection effectuée dans la wilaya d'Alger. Selon le ministre, le projet de création de cette banque, qui sera appelée à accompagner les projets des jeunes chômeurs dans le cadre des dispositifs de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej) et l'Agence nationale de gestion du microcrédit (Angem), sera prochainement présenté devant le Conseil de gouvernement. Pour faciliter la tâche aux jeunes promoteurs des différentes régions du pays, ce nouvel établissement financier, qui «recevra l'ensemble des dossiers de création de microentreprises» une fois étudiés par les commissions de wilaya présidées par les walis, sera doté d'un guichet unique. «Le jeune promoteur aura une réponse dans les plus brefs délais grâce à cette nouvelle banque», a souligné le premier responsable du secteur de l'emploi, cité par l'APS. Et de rappeler que le Chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, a déjà donné son accord pour la création d'un tel établissement pour faciliter la tâche aux jeunes désireux de créer des micro-entreprises et «pallier les réticences actuelles des banques existantes». A ce propos, M. Ould Abbas a indiqué que les banques n'accompagnent pas souvent les projets de création de microentreprises présentés par les jeunes. «Partout où nous sommes passés, nous avons constaté le peu d'engouement des banques à accompagner les projets de microentreprises» et ce, «en dépit des orientations du Président de la République», a-t-il déclaré en substance. Sur sa lancée, le ministre, visiblement outré par le tableau dressé par les responsables des antennes de l'Ansej de la place de la Concorde et d'Hussein Dey et de celle de l'Angem de Mohammedia où moins de 10 % des projets présentés au cours de cette année ont été acceptés, déplorera «la lenteur des banques et les entraves qu'elles mettent devant le désir des jeunes de monter des projets» tout en annonçant son intention de recourir à l'arbitrage du Chef du gouvernement. Et pour cause : «Nous avons eu deux réunions avec les premiers responsables des banques, en présence du ministre des Finances, mais sans grand résultat», expliquera-t-il. Toujours est-il que la Banque nationale d'Algérie (BNA) a fourni «des efforts» en acceptant de financer un certain nombre de projets présentés par des jeunes, a tenu à signaler M. Ould Abbas.