Face à la frilosité des banques à accorder des crédits aux PME et aux micro-entreprises, les pouvoirs publics réfléchissent à la possibilité de créer une banque spécialisée dans le microcrédit. C'est dans ce sens, que le ministre de la Petite et Moyenne entreprise et de l'Artisanat, M. Mustapha Benbada, a appelé mercredi à la "création d'institutions financières spécialisées dans le financement des microentreprises". C'est au cours d'une intervention, lors d'une rencontre organisée par l'association des femmes algériennes chefs d'entreprise (SEVE), que M. Benbada a mis en évidence la nécessité de mettre en place des banques de mutualité ou à caractère social dans le domaine de la petite et moyenne entreprise à travers le pays en vue d'un meilleur accompagnement des investisseurs, ajoutant que ce type de banques contribuera à insuffler une nouvelle dynamique à ce secteur. "Il faut envisager une réflexion commune entre l'Agence nationale du développement de la PME (ANDPME), l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (ANSEJ) et la Caisse nationale d'assurance chômage (CNAC) pour pallier le manque d'information auprès des jeunes investisseurs concernant les services offerts par ces instances", a ajouté le ministre. Le recours aux nouvelles technologies de l'information par les instances publiques chargées du soutien de la campagne des petits et moyens projets s'impose, selon le ministre, qui a indiqué que son département focalise ses efforts depuis plusieurs années sur la formation des investisseurs en matière des nouvelles techniques de gestion et les démarches à suivre pour bénéficier d'un crédit destiné au financement de leurs entreprises. Il faut dire que ce n'est pas la première fois que la problématique est posée. Au mois de juillet dernier, le ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, Djamel Ould Abbès, avait annoncé que des mesures urgentes seront prises afin de débloquer des projets de jeunes en Algérie en souffrance faute de financement. Auparavant, le ministre avait appelé, lui aussi, à la création d'une banque du microcrédit. Aussi, et en attendant que cela se concrétise dans le secteur public, c'est dans le privé que cela bouge grâce au Private Equity. Pour Fides Algérie, filiale de l'association FIDES (Finances pour le développement économique et social), le microcrédit est une réponse partielle au développement des entreprises en Algérie. Les banques agréées en Algérie n'offrent pas ce type de solutions, et l'Algérie est l'un des derniers pays au monde où il n'y a pas de microfinance commerciale de ce genre. Il n'y a que des financements publics. Même si les banques algériennes ne financent pas directement les microcrédits, "Fides Algérie travaillera avec une ou plusieurs banques partenaires", selon le responsable du projet dont l'équipe est en phase de recrutement. Fides entend faire bénéficier l'Algérie de cette nouvelle forme de financement du développement visant à soutenir sur place, de manière ciblée, des personnes pauvres, mais actives économiquement. C'est dans ce contexte que la banque Al Baraka d'Algérie ambitionne de se développer dans le micro-crédit et annonce l'assouplissement des conditions d'accès à ce type de crédit bancaire. L'opération se fera en partenariat avec la société suisse Fides, afin de permettre une grande présence de la Banque dans le financement des projets. Avec un capital bancaire de 2.5 milliards de dinars, la part de la banque est estimée à 1.8 % du marché bancaire global, et 15 % du marché privé.