Conflit n L'armée éthiopienne a pris l'avantage sur les forces des tribunaux islamiques, alors que le Conseil de sécurité n'a pas réussi à asseoir le projet de texte mettant fin aux opérations militaires. Le porte-parole du gouvernement de transition somalien, Abdirahman Dinari, a affirmé, ce jeudi matin, que les forces gouvernementales, soutenues par l'armée éthiopienne, «entreront et prendront la capitale somalienne Mogadiscio dans les prochaines heures». «Nous avons pu confirmer que les islamistes ont ouvert leurs dépôts d'armes et ont donné des armes et des munitions à la population afin de provoquer le chaos et des émeutes», a déclaré le porte-parole. Le chef des tribunaux islamiques somaliens, cheikh Sharif Sheikh Ahmed a, pour sa part, annoncé, ce matin, sur la chaîne Al-Jazira, que ses troupes s'étaient retirées de Mogadiscio. «Nous avons retiré nos troupes de Mogadiscio et plus aucune force des tribunaux islamiques ne s'y trouve», a déclaré cheikh Sharif à Al-Jazira. «Nous n'avons pas laissé la capitale tombée dans le chaos, nous avons juste voulu épargner à la ville et à la population les bombardements des forces éthiopiennes qui se livrent à un génocide contre le peuple somalien», a dit ce dirigeant islamiste. Les forces gouvernementales somaliennes avaient pris, hier, mercredi, Jowhar, ville stratégique et bastion islamiste, à 90 km au nord de la capitale somalienne. L'Ethiopie a reconnu cette semaine, pour la première fois, son intervention en Somalie annonçant une contre-attaque motivée par son droit à la légitime défense. Les milices des tribunaux islamiques, soupçonnées par les services de renseignement occidentaux d'abriter des agents d'Al-Qaîda, s'étaient emparées, en juin dernier, de la majeure partie de Mogadiscio après quatre mois de combats contre une alliance de chefs de guerre soutenue par les Etats-Unis. Sur un autre volet, le Conseil de sécurité de l'ONU a, de nouveau, échoué, hier, mercredi, à s'entendre sur une déclaration appelant à un arrêt immédiat des combats en Somalie et à un retrait des forces étrangères de ce pays, notamment éthiopiennes. Le Conseil de sécurité qui avait déjà vainement cherché à se mettre d'accord mardi dernier a finalement renoncé à adopter un texte. «C'est lamentable, nous étions très proches d'un accord», a dit le représentant américain. Selon lui, un pays, le Qatar, aurait insisté pour que soit maintenu dans le texte un élément que les autres membres du Conseil n'étaient pas prêts à accepter : comment traiter la question des forces étrangères ? Le projet de texte en discussion était une déclaration non contraignante, présentée par le Qatar. Il demandait que l'Ethiopie retire immédiatement ses forces et cesse ses opérations militaires en Somalie. Le texte demandait également le retrait de toutes les forces étrangères de ce pays, la fin immédiate des hostilités et la reprise sans délai des négociations de paix. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne estiment, cependant, prématuré d'appeler à un retrait des forces étrangères de Somalie en l'absence de cessez-le-feu.