Impasse n Le décès d'un soldat originaire du Texas, annoncé par le Pentagone dimanche, dernier jour de 2006, intervient alors que le gouvernement Bush cherche une porte de sortie à ce conflit, ont souligné, hier, lundi, des observateurs à Washington. Au lendemain de l'exécution de l'ancien président irakien, Saddam Hussein, et alors que l'administration Bush est à la recherche d'une nouvelle stratégie de sortie de crise en Irak, le nombre de soldats américains tués, depuis l'invasion en mars 2003, a passé le cap des 3 000 morts et plus de 22 000 blessés, selon les chiffres publiés, hier, lundi, par la presse citant différentes sources officielles. Avec au moins 111 morts, décembre 2006 aura été ainsi l'un des mois les plus meurtriers pour l'armée américaine en Irak, portant le bilan total de l'année à 820, contre 846 pour 2005, 848 pour 2004 et 486 pour 2003, selon un décompte réalisé par l'Associated Press à partir des communiqués officiels. Si ce chiffre symbolique de 3 000 soldats morts ne change en rien la politique du président Bush, les Américains, qui ont voté, en novembre dernier, contre la politique républicaine en Irak, ne cessent d'exprimer leur mécontentement face à la gestion de cette guerre de plus en plus impopulaire, meurtrière et coûteuse. La presse américaine, qui rapporte ce dernier bilan, rappelle cependant que 3 000 morts reste un chiffre bien loin des pertes humaines américaines d'autres conflits, comme la guerre du Vietnam avec 58 000 Américains morts, la guerre de Corée avec 36 000, la Seconde Guerre mondiale avec la mort de 405 000 Américains et la Première Guerre mondiale avec 116 000. Selon les analystes dans la capitale fédérale, la guerre en Irak a désormais changé de forme, se muant principalement en une guerre civile ou intercommunautaire. Si les forces américaines sont toujours la cible de la plupart des attaques, l'écrasante majorité des victimes de ce bourbier est en revanche irakienne, estiment les mêmes observateurs, indiquant qu'en l'absence de chiffres fiables il est impossible de donner un nombre exact de morts irakiens. Selon les statistiques données par l'ONU, le nombre de civils irakiens tués entre janvier 2006 et octobre 2006 se situerait à 28 000 alors que le ministère irakien de la Santé donne 150 000 morts entre mars 2003 et novembre 2006. De la mi-août à la mi-novembre 2006, le nombre moyen d'attaques hebdomadaires a augmenté de 22% par rapport aux trois mois précédents. Le nombre des soldats américains morts en Irak a passé la barre des 1 000 en septembre 2004, des 2 000 en octobre 2005. Celle des 3 000 ne donnera pas lieu à un communiqué de la Maison-Blanche, a indiqué le porte-parole adjoint, Scott Stanzel. Pour le sénateur démocrate, Edward Kennedy, il s'agit d'un tragique jalon : «Washington doit à ses troupes une nouvelle politique qui soit à la hauteur de leur héroïsme et qui leur permette de rentrer sains et saufs à la maison.»