Les Kel-Ajjers tiraient leur subsistance de leurs troupeaux et des redevances qu'ils prélevaient sur les caravanes qui traversaient leur pays. Ils exploitaient des centres de cultures ainsi que les carrières de sel de l'Amadogh qu'ils échangeaient contre le mil du Soudan (l'actuel Mali). La pénétration européenne commence au milieu du XIXe siècle. Ce sont d'abord les explorateurs (l'Allemand Barth en 1850, le Français Duveyrier en 1865) : sous le couvert de voyages scientifiques au cœur de la société Ajjer. Des guerres intertribales éclatent, affaiblissant les Touareg. Les Français et les Anglais signent, en 1890 un accord, se partageant les zones d'influence au Sahara central et oriental. Les Turcs, chassés d'Algérie, sont encore présents en Libye : ils s'emparent de Ghadames et de Ghat puis revendiquent, en 1905 Djanet, qu'ils disputent aux Français. Ils finissent par s'y installer en 1909. Les Français vont engager des pourparlers avec les Turcs et, profitant de la chute des Turcs en Libye (envahissement du pays), ils occupent Djanet le 27 novembre 1911. Les Ajjers se révolteront à plusieurs reprises, mais, divisés, ils ne sauront repousser les envahisseurs ; et le Tassili, comme le reste de l'Algérie, entrait dans l'ère coloniale.