Valeur n Le Mouloudia d'Alger renoue avec le très haut niveau en accueillant, ce soir, sur la pelouse du 5-Juillet, la formation italienne de la Fiorentina. Lorsque le Mouloudia d'Alger était au summum de son art et de sa gloire, il s'est permis le luxe de se frotter au grand Real de Madrid sur invitation même de son président de l'époque, le défunt Santiago Bernabeu nom que porte aujourd'hui l'ex-stade Chamartin où évoluent toujours les coéquipiers de Raul. C'était il y a trente ans à l'occasion du 75e anniversaire du vieux président, au moment où le MCA, auréolé de sa première couronne africaine, tiendra également en respect la sélection iranienne qualifiée au Mondial argentin de 1978. ?a, c'était le beau passé du Mouloudia que les plus mordus continuent à raconter aux plus jeunes, mais surtout aux plus frustrés, histoire de raviver la flamme du grand club et de rappeler le passé glorieux d'une formation tombée, depuis, en désuétude à cause de ses hommes. Mais avant et après le Real, il y a eu d'autres grands clubs auxquels le Doyen a donné la réplique à l'image de Bastia (et ce fameux succès 6 à 3 au Parc-des-Princes à Paris), mais aussi les Brésiliens du Fluminense, les Allemands de Cologne ou du Carl Zeiss Iena. C'est dire que le Mouloudia, lorsqu'il était géré par de vrais hommes dévoués, généreux, professionnels malgré le monde amateur dans lequel ils évoluaient, d'une grande moralité et d'un intellectualisme reconnu, il flirtait avec les grands de la balle ronde qu'ils soient du continent ou d'Europe, voire d'ailleurs. Ce soir, le Mouloudia a, grâce à deux succès dont les trophées iront garnir sa galerie (Coupe d'Algérie et Supercoupe 2006), rendez-vous avec l'histoire et les matchs de haute facture. S'offrir la Fiorentina de nos jours, ce n'est pas donné et il faut en tirer profit à tous les niveaux. Ce n'est pas le Milan, l'Inter, la Juve ou la Roma, mais le club de Florence demeure l'un des fleurons du football transalpin aujourd'hui champion du monde en titre. La chance méritée qu'ont les Mouloudéens de renouer avec la Jet-Set du foot doit être mise à profit pour au moins enterrer la mauvaise image qu'entretient toujours ce club à travers la gestion et les querelles de ses dirigeants, de surcroît de simples intérimaires dont la mission est de préparer une assemblée générale élective qui, elle, décidera de qui sera composée l'équipe dirigeante légitime. Ce qui est certain, c'est que cette rencontre internationale tombe à point pour débuter l'année et voir de plus près le niveau de l'un de nos clubs de l'élite où les joueurs devront élever le niveau, assurer le spectacle et rivaliser avec les coéquipiers de Luca Toni le «fou buteur» de la Squadra Azzura. Une aubaine pour se montrer un peu et de se permettre une belle page de pub pour un football algérien qui en a vraiment besoin. En attendant le match retour contre le Real ! Pourquoi pas, il n'est pas interdit de rêver.