Tractations n Rice a obtenu, au Koweït, un soutien apparent de la Jordanie, ferme de l'Egypte et plus sceptique de l'Arabie saoudite au nouveau plan de Bush pour l'Irak. Réunis dans la soirée d'hier, mardi, autour de Condoleezza Rice, les chefs de la diplomatie des pays du Golfe, de la Jordanie et de l'Egypte se sont félicités de la décision du président George Bush de renforcer le dispositif militaire américain dans le Golfe, mais sans engagement précis envers le gouvernement irakien pour contrer l'influence de l'Iran en Irak. Dans leur communiqué commun, le premier depuis la création en septembre dernier du «CCG+2» le Conseil de coopération du Golfe, (Arabie saoudite, Koweït, Emirats arabes unis, Qatar, Bahreïn et Oman), l'Egypte et la Jordanie, appelle l'Iran, sans le mentionner nommément, à s'abstenir d'ingérences dans les affaires irakiennes. Mais l'hôte de la réunion, le Koweïtien Mohammad Sabah al-Salem al-Sabah, s'est montré plus direct au cours d'une conférence de presse commune avec Rice. «En ce qui concerne la politique américaine à l'égard de l'Iran, les Etats-Unis et les Etats du Golfe ont appelé, dans ce communiqué commun, tous les pays à s'abstenir de s'ingérer dans les affaires internes de l'Irak», a déclaré le ministre koweïtien. Les alliés arabes des Etats-Unis, sur lesquels Rice compte pour contrer la montée de l'influence iranienne dans la région, se sont, par ailleurs, félicités du nouveau plan américain pour l'Irak, à l'exception de l'Arabie saoudite qui s'est montrée plus sceptique. Celui-ci prévoit l'envoi de plus de 20 000 soldats supplémentaires et une augmentation de l'aide à la reconstruction pour l'Irak, ainsi que le déploiement de missiles antimissiles Patriot dans le Golfe pour protéger les alliés de Washington. «Les participants ont salué l'engagement des Etats-Unis à défendre la sécurité du Golfe et l'intégrité territoriale de l'Irak», indiquent les neuf ministres. Mais alors que Rice espérait obtenir des mesures d'accompagnement des pays arabes, le document final ne mentionne pas les mesures concrètes qu'ils seraient prêts à prendre pour contrer l'influence grandissante de l'Iran. La secrétaire d'Etat américaine a reconnu que les dirigeants de la région doutaient de la capacité du Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, de mener à bien son ambitieux programme de réconciliation nationale. «Il y a des inquiétudes sur le fait de savoir si le gouvernement Maliki est prêt à suivre une voie équilibrée, non sectaire. Cela ne fait aucun doute», a-t-elle déclaré.