La secrétaire d'Etat US, Condoleezza Rice, a obtenu mardi la promesse des alliés arabes des Etats-Unis de les aider à stabiliser l'Irak en proie à une insurrection antiaméricaine. Accompagnée du secrétaire à la Défense, Robert Gates, Mme Rice s'est entretenue à Charm el Cheikh, au début d'une tournée dans la région, avec les ministres des Affaires étrangères du Conseil de coopération du Golfe (Arabie Saoudite, Koweït, Qatar, Emirats arabes unis, Bahreïn, Oman), de Jordanie et d'Egypte. “Nous avons discuté des moyens d'aider à unifier l'Irak où tous les Irakiens pourront vivre en paix et en sécurité”, a-t-elle indiqué. Riyad est accusé de permettre à des militants sunnites de s'introduire en Irak pour combattre les forces américaines, tandis que l'Iran est accusé d'y armer les milices chiites dans le même but. Un communiqué conjoint publié au terme de la réunion appelle à “mettre un terme à toute ingérence en Irak”. Le document appelle à prévenir “le passage des terroristes vers l'Irak” et à cesser “la fourniture d'armes et l'entraînement des milices et des groupes extra-gouvernementaux”. Mme Rice a averti que si “des ennemis résolus” qu'elle n'a pas nommés réussissaient, “alors toute la région serait chaotique”. M. Gates, lui, a tenté de dissiper les craintes d'un retrait américain d'Irak. “Il y a clairement une inquiétude (...) sur (l'éventualité) que les Américains se retirent précipitamment d'Irak, ou d'une manière qui déstabilise la région entière”, a dit M. Gates. Mais, a-t-il ajouté, même ceux qui aux Etats-Unis appellent à un retrait sont de plus en plus conscients “de la nécessité de prendre en compte les conséquences d'un changement de politique et des dangers de le faire imprudemment”. Mme Rice et les ministres arabes ont en outre réitéré leur engagement envers une solution du problème palestinien basée sur la formule de deux Etats viables, Israël et un Etat palestinien. La visite de Mme Rice et de M. Gates a été précédée par l'annonce lundi de contrats d'assistance militaire de plus de 60 milliards de dollars aux partenaires arabes des Etats-Unis et à Israël. Ces projets prévoient la fourniture d'armements pour 13 milliards de dollars à l'Egypte, 30 milliards à Israël et 20 milliards à l'Arabie Saoudite. D'autres pays du Golfe devraient également bénéficier d'importantes livraisons d'armements. “Les Etats-Unis veulent assurer leurs alliés qu'ils pourront compter sur nous pour satisfaire leurs besoins en matière de sécurité”, a affirmé Mme Rice. L'Iran et la Syrie ont dénoncé mardi comme “dangereux et inutiles” ces projets. Les neuf chefs de diplomatie réunis ont par ailleurs affirmé dans leur communiqué “leur solide appui à tout Etat du Golfe faisant face à des menaces étrangères contre sa souveraineté et l'unité de son territoire”. R. I./Agences