La secrétaire d'Etat américaine est satisfaite de son périple au Moyen-Orient où elle est parvenue à rallier les dirigeants arabes au nouveau plan pour l'Irak du président américain. La collaboratrice de Bush a obtenu d'une réunion à Koweït avec les chefs de la diplomatie des pays du Golfe, de Jordanie et d'Egypte, l'appui des dirigeants de ces Etats au plan Bush pour l'Irak ainsi que leur collaboration pour aider le gouvernement irakien contre l'influence de l'Iran en Irak. Réunis autour de Mme Rice, le CCG+2 (le Conseil de coopération du Golfe : Arabie Saoudite, Koweït, Emirats arabes unis, Qatar, Bahreïn et Oman, l'Egypte et la Jordanie) a appelé l'Iran, sans le mentionner nommément, à s'abstenir de toute ingérence dans la région, après s'être félicités de la décision du président Bush de renforcer le dispositif militaire américain. Le nouveau plan américain prévoit notamment l'envoi en Irak de plus de 20.000 soldats supplémentaires pour éradiquer l'insurrection. En contre-partie de leur alignement, Washington a promis de peser dans le conflit israélo-palestinien en ramenant à la raison Israël. Mme Rice avait inauguré sa tournée par l'escale israélienne où le gouvernement Olmert est dans la tourmente. Le président Abbas qu'elle a rencontré à Ramallah, lui a d'ores et déjà signifié que les Palestiniens ne feront plus de concessions et que la solution restait dans la feuille de route du quartet international. Washington a ainsi joué sur l'inquiétude de ses alliés arabes, sur lesquels Bush sait qu'il peut encore compter, sur la montée de l'influence iranienne dans la région. Mme Rice a promis aux pays du Golfe le déploiement de missiles antimissile Patriot pour les protéger. Les neuf ministres n'ont d'ailleurs pas manqué de saluer l'engagement des Etats-Unis à défendre la sécurité du Golfe et à assurer un processus politique fructueux, juste et inclusif, en Irak qui comprenne toutes les communautés irakiennes. Washington a également promis à ses alliés arabes de ne pas les singulariser en rassemblant un groupe de soutien international à l'Irak, sur le modèle de la conférence internationale qui s'était penchée sur l'avenir de l'Afghanistan. Mme Rice a aussi à convaincre ses amis du Moyen-Orient à mettre la main à la poche pour faire de la conférence de Paris sur le Liban, un succès. Cette conférence doit permettre au Liban de se reconstruire après la quatrième guerre que lui a menée Israël l'été dernier. La visite de Mme Rice a, par ailleurs, coïncidé avec la tournée du Premier ministre libanais, Fouad Siniora, dans le Golfe, dans le but d'obtenir le soutien financier des pays de la région. Le Liban en crise politique est également menacé de banqueroute : sa dette publique s'élève à 41 milliards de dollars (environ 180% du PIB). D. Bouatta