La nouvelle tournée de la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice dans le Golfe a pour objectif de presser les pays arabes à aider à la reconstruction de l'Irak. Après des entretiens à Bahreïn avec ses homologues du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui regroupe les six monarchies de la région, la responsable de la diplomatie américaine participera, mardi prochain, au Koweït, à une conférence internationale des voisins de l'Irak. «Ce dont l'Irak a le plus besoin, et c'est ce que je vais dire au Koweït, c'est d'un plus grand soutien de ses voisins», a déclaré Mme Rice. Elle a précisé qu'elle demanderait aux dirigeants arabes sunnites du Golfe (Arabie saoudite, Koweït, Emirats arabes unis, Bahreïn, Oman et Qatar) de respecter leurs promesses de renforcer leurs liens diplomatiques, économiques, culturels et sociaux avec le gouvernement irakien, contrôlé par des chiites. Elle leur demandera plus particulièrement d'ouvrir des ambassades à Bagdad, un message déjà transmis lundi, dernier, à Riyad par l'ambassadeur des Etats-Unis à Bagdad. Outre les voisins arabes de l'Irak, la conférence de Koweït, la troisième du genre après celles de Charm el-Cheikh et d'Istanbul en novembre 2007, doit rassembler la Turquie, l'Iran, la Syrie, les membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne) et d'autres pays industrialisés membres du G8. Les pays arabes pourraient notamment annuler une partie de la dette irakienne à leur égard, ce dont le gouvernement de Bagdad serait reconnaissant.La dette de l'Irak à l'égard du Koweït, de l'Arabie saoudite et d'autres pays arabes, qui date de l'époque de Saddam Hussein, s'élève à plusieurs centaines de milliards de dollars. Le Koweït, à lui seul, réclame des réparations de guerre de 178 milliards d'USD au titre des dégâts causés lors de l'occupation irakienne en 1990-91.