Résumé de la 50e partie n Kitty, une femme élégante, s'inscrit à des cours d'équitation. Histoire de meubler son emploi du temps. Elle est riche… «Tenez-vous en arrière quand vous avez des problèmes ! Elle sentit les pierres glisser sous les sabots. Le cheval changea d'allure et partit ventre à terre dans la descente sur le sol inégal. Dieu du Ciel si jamais il tombe, je serai réduite à l'état de galette ! Elle essaya de glisser peu à peu ses bottes hors des étriers, gardant seulement l'appui sur les pointes, afin de pouvoir se dégager en cas de chute. Elle entendit l'instructeur hurler derrière elle : «Ne tirez pas sur les rênes !» Le cheval trébucha sur une pierre branlante sous sa jambe postérieure, piqua du nez en avant, puis reprit son équilibre. Un bout de plastique noir voleta et vint frôler la joue de Kitty. Elle baissa les yeux, la vision d'une main dans une manchette bleu vif traversa son esprit et disparut. Le cheval atteignit le bas de la pente rocailleuse et, prenant le mors aux dents, piqua des deux vers l'écurie. Kitty parvint à rester en selle jusqu'au dernier moment, où elle fut désarçonnée par sa jument qui s'immobilisa net devant l'abreuvoir. Elle sentit chacun de ses os trembler lorsqu'elle heurta le sol, mais réussit à se relever toute seule, remua ses bras et ses jambes, bougea la tête de droite à gauche. Dieu soit loué, elle n'avait rien de cassé ou de luxé. L'instructeur arriva au galop. «Je vous avais dit de la tenir. C'est vous le patron. ?a va ? — Jamais été mieux, fit Kitty. Elle se dirigea vers sa voiture. Je vous reverrai dans le prochain millénaire.» Une demi-heure plus tard, flottant avec délices dans les vapeurs de son jacuzzi, elle éclata de rire. Je ne suis décidément pas une cavalière, décida-t-elle. C'en est fini avec le sport des rois. Dorénavant, je me contenterai de faire du jogging comme tout être humain sensé. Elle revit en esprit sa pénible aventure. Elle n'avait probablement pas duré plus de deux minutes. Le pire était le moment où ce misérable canasson avait trébuché... L'image du plastique voletant devant son visage lui revint en mémoire. Puis cette impression d'une main dans une manche. Ridicule. Pourtant, elle l'avait bien vue, non ? Elle ferma les yeux, savourant le bouillonnement délassant de l'eau, la sensation parfumée de l'huile pour le bain. N'y pense plus, se dit-elle. Le froid pénétrant de la soirée les obligea à laisser le chauffage en marche dans l'appartement. Mais Seamus se sentait néanmoins glacé jusqu'à l'âme. Il chipota son hamburger et ses frites dans son assiette, puis renonça à faire semblant de manger. Il était conscient du regard perçant de Ruth en face de lui. «Est-ce que tu l'as fait ? finit-elle par demander. — Non. — Pourquoi ? — Parce qu'il vaut peut-être mieux ne rien brusquer. — Je t'ai dit de le mettre par écrit. La remercier d'avoir admis que tu avais plus besoin de cet argent qu'elle.» La voix de Ruth prit un ton plus aigu. (à suivre...)