Résumé de la 80e partie n Wells affirme que depuis la visite de Seamus chez Ethel, cette dernière n'a plus donné signe de vie. «Il fait froid, vous ne trouvez pas ? Un drôle de temps. Ce sont toutes ces bombes de laque qui polluent l'ozone, je parie. En tout cas, poursuivit-elle sans que Dana en perdit une miette, j'ai le bizarre pressentiment qu'il est arrivé quelque chose à Ethel, et que sa nullité d'ex-mari n'y est pas pour rien. — Et n'oublie pas, Maman, I'interrompit Dana, qu'il est revenu vendredi et qu'il avait l'air d'avoir vraiment peur à propos de quelque chose. — J'allais y venir. Tu l'as vu vendredi. C'était le cinq, ce qui veut dire qu'il venait probablement remettre le chèque. Et je l'ai vu hier. Pouvez-vous m'expliquer pourquoi il est revenu ? Mais personne n'a vu Ethel. La façon dont je vois les choses, c'est qu'il pourrait lui avoir fait je ne sais quoi et avoir laissé une preuve embêtante.» Son histoire terminée, Georgette WelIs eut un sourire triomphant. «Puisque vous êtes une amie d'Ethel, demanda-t-elle à Ruth, dites-moi ce que vous feriez à ma place. Faut-il que je téléphone à la police pour leur dire que ma voisine a peut-être été assassinée ?» Le vendredi matin, Kitty Conway reçut un appel téléphonique de l'hôpital. L'un des chauffeurs bénévoles était malade. Pouvait-elle le remplacer ? L'après-midi était avancé quand elle put rentrer chez elle, enfiler sa tenue et ses chaussures de jogging et reprendre le volant en direction du parc Morrison. Les ombres s'allongeaient, et elle se demanda en cours de route s'il ne serait pas plus raisonnable d'attendre le lendemain matin, puis elle continua résolument à conduire jusqu'à l'entrée du parc. Le soleil des derniers jours avait séché le macadam du parking et les sentiers qui y convergeaient, mais les zones en sous-bois étaient encore humides. Kitty marcha jusqu'au manège, avec l'intention de suivre l'itinéraire qui lui permettrait de retrouver l'endroit où son cheval s'était emballé quarante-huit heures auparavant. Mais elle s'aperçut avec dépit qu'elle n'était pas certaine de la piste à suivre. «Aucun sens de l'orientation», marmonna-t-elle au moment où une branche lui frappait le visage. Elle se souvint que Mike lui faisait toujours des croquis précis indiquant les croisements et les points de repère, lorsqu'elle partait seule en voiture pour un endroit qu'elle ne connaissait pas. Au bout de quarante minutes, ses chaussures étaient trempées et couvertes de boue, ses jambes douloureuses et elle tournait toujours en rond. Elle s'arrêta pour se reposer dans une clairière où se regroupaient généralement les cavaliers. Il n'y avait aucun autre marcheur dans les parages, aucun bruit de sabots sur les pistes. Le jour était presque tombé. Je suis complètement folle, pensa-t-elle. Ce n'est pas un endroit où se trouver seule. Je reviendrai demain. Elle se leva, décidée à retourner sur ses pas, puis s'immobilisa. Attends, pensa-t-elle. C'était plus loin dans cette direction. Nous avons pris la bifurcation sur la droite et grimpé cette pente. C'est quelque part par là que ce diable de canasson a décidé de faire bande à part. Elle était convaincue de ne pas se tromper. L'impatience doublée d'une angoisse grandissante accélérait les battements de son cœur. La nuit dernière, son esprit n'avait cessé d'osciller comme un pendule. Elle avait vu une main... Elle devait téléphoner à la police... Ridicule. C'était son imagination. (à suivre...)