Prévisions n Alors qu'elle est déjà importante, la dépendance gazière de l'Union européenne vis-à-vis des importations devrait encore croître dans les prochaines années. C'est un «déferlement» diplomatique européen que connaît, ces derniers temps, notre pays. Chaque semaine ou presque, un ou deux responsables européens de haut niveau débarquent à Alger pour discuter avec les hautes autorités du pays de questions communes diverses. Très souvent, la coopération énergique occupe une place de choix dans ces discussions. Mieux encore, les visites du président du Conseil italien et du Chef du gouvernement espagnol ont été presque exclusivement consacrées à cette question. En effet, Romano Prodi était venu à Alger pour assurer la sécurité énergétique à son pays, alors que José-Luis Zapatero s'y était déplacé pour «convaincre le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de vendre du gaz à son pays à un prix préférentiel», selon la presse espagnole. Une chose est certaine en tout cas, la plupart des responsables européens, qui ont visité notre pays, ont abordé avec leurs homologues algériens la question du gaz. Ce fut le cas notamment des ministres allemand et portugais des Affaires étrangères et du ministre français de l'Economie. A quelques exceptions près, la plupart des pays de l'Union européenne ont conclu des accords de livraison de gaz avec notre pays. Il faut dire que la consommation de cette énergie en Europe ne cesse d'augmenter, alors que les réserves existantes sont insignifiantes ou presque. Alors qu'elle est déjà importante, la dépendance gazière de l'Union européenne vis-à-vis des importations devrait encore croître dans les prochaines années. «Elle sera de l'ordre de 50 % en 2010», affirment certains experts. Ces prévisions n'ont pas laissé indifférents les pays européens. En effet, ceux-ci ont dans leur majorité entamé des négociations avec notre pays pour augmenter leurs approvisionnements en gaz après la crise née de la décision prise par la Russie de couper les approvisionnements à l'Ukraine en plein hiver 2005 pour une histoire de prix. «L'Union européenne va augmenter de 50% ses approvisionnements de gaz à partir de l'Algérie d'ici à 2010», a déclaré récemment le commissaire européen à l'énergie, Andris Piebalgs. L'Europe, il est clair, ne peut se passer du gaz algérien. Notre pays devra profiter de cette situation pour arracher le soutien de l'Union européenne à sa demande d'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce et avoir certains privilèges économiques, mais également pour contraindre, pourquoi pas, la France et l'Espagne à revoir leur position par rapport à la question du Sahara Occidental.