Expression n L'art de Mohamed-Redha Bari repose sur la technique de collage : il colle le modèle sur la surface du tableau créant un univers avec son référent sémantique ainsi que son langage artistique. Il y a des artistes qui cherchent les grands moyens pour élaborer une œuvre d'art, alors que d'autres usent de petites choses pour appréhender l'art et le dire dans sa beauté. Mohamed-Redha Bari fait partie de cette deuxième catégorie, de ces artistes qui préfèrent simplifier l'expression artistique en la ramenant à son usage le plus élémentaire et, du coup, le plus accessible à la sensibilité de l'observateur. «Simplicité des matériaux et volonté des mains» est l'intitulé de l'exposition qui se tient à l'hôtel Sofitel. Une trentaine de tableaux exprimant chacun une inspiration et décrivant une sensibilité. Comme le titre l'indique, l'artiste axe sa création sur deux faits, à savoir «simplicité» et «volonté», deux choses l'aidant à imaginer son art dans son individualité. Cela revient à dire, pour l'artiste, qu'il suffit d'imagination pour rendre son art manifeste. L'art de Mohamed-Redha Bari repose sur le collage : il prend du papier Canson, le découpe, en lui donnant une forme, tantôt géométrique, tantôt humaine et tantôt animale. Puis il colle le modèle sur la surface du tableau créant un univers avec son référent sémantique ainsi que son langage artistique. Toutes sortes d'images sont projetées, çà et là, dans un jet spontané des forces psychiques, sur le papier-écran, et s'offrent au regard. Des images qui frappent le regard : visage de femme ; corps humain en mouvement, dans des postures étrangement acrobatiques… L'artiste soumet ses sujets à des performances relevant de l'exercice physique (gymnastique). Ces formes humaines prennent parfois des allures de silhouettes, anonymes, approximatives à la limite du surréalisme expressif. Des corps sortis d'une étrange vision de l'humanité chaotique : le dos arc-bouté, la tête pendante telle une pendule, les bras allongés, dilatés à l'infini, les jambes molles, malléables, les pieds et les mains qui perdent leur configuration originelle. Le corps tel qu'il est à l'origine, tel que nous le connaissons, s'efface derrière une apparence qui reflète une existence en distorsion : l'humanité change et se réinvente autrement. D'autres tableaux laissent toutefois voir une existence faite de gaieté et de beauté : visage de femme souriant, de la mer et du soleil. Une harmonie dans le fait et le geste.