Constat n Les Algériens accueillent la nouvelle année avec une augmentation des prix des produits de consommation de base dont notamment le lait et l'huile. Ces hausses, conséquentes, feront grimper le prix du lait jusqu'à 60 DA le litre et le bidon de 5 litres d'huile de table à 500 DA. Les autres produits maraîchers n'y échappent pas. Ainsi, la tomate, la courgette, la carotte affichent des prix hors de portée pour les petites bourses. Même le transport urbain est concerné par cette hausse subite puisque la direction du transport ferroviaire a décidé d'augmenter ses tarifs pour les longs trajets sur des trains à couchettes à 10% et de 16% pour les distances urbaines de moins de 120 km. Ces réaménagements portent également sur le transport terrestre où les bus ont majoré les tickets de 5 DA. Comment donc expliquer cette hausse des prix sans qu'il y ait la moindre réaction officielle ? Pour les producteurs de lait, d'huile de table et même ceux du médicament ainsi que les concessionnaires automobiles, l'argument brandi pour cette augmentation est le résultat «de la flambée des prix des matières premières sur le marché international». Aussi, est-il indiqué concernant le lait «la cherté du lait en poudre dont la tonne est passée de 1 800 à 2 540 US dollars» qui va se traduire par un renchérissement du prix de la consommation. Pour l'huile de table «la matière première, constituée d'oléagineux, est un produit coté en Bourse obéissant donc aux fluctuations», déclare un grand investisseur en la matière. Idem pour les prix de certains légumes à large consommation dont la distorsion du marché est le fait notable ces derniers jours. Les mêmes arguments sont avancés par les compagnies de transports terrestre, maritime ou aérien qui évoquent les problèmes de maintenance et de la cherté du carburant et les pertes subies à longueur d'année. La seule issue, selon eux, est d'augmenter les tarifs pour compenser ces pertes, mais sans prendre la peine de ménager les consommateurs moyens et les populations à faibles revenus. En l'absence d'une politique de régulation de l'Etat, les producteurs sont amenés à fixer seuls le prix de leurs produits en tenant compte uniquement des aléas du marché international. Aucun organisme de surveillance et de contrôle de prix n'a été mis sur pied pour asseoir l'équilibre des prix des produits de large consommation. Mieux, cette envolée des prix n'a pas été mentionnée par la loi de finances 2007 qui n'épargne pas de tels détails. C'est en contradiction flagrante avec la chute du pouvoir d'achat que de tels prix soient revus à la hausse en faisant valoir l'offre et la demande comme seules références à la consommation.