Les cours des produits agricoles ne cessent de grimper. Des augmentations qui commencent déjà à se répercuter sur le prix payé par les consommateurs. La semoule, l'huile, le sucre et les fromages font partie des produits qui sont concernés par l'augmentation des prix à la consommation. Depuis une semaine, l'Algérien doit débourser plus pour payer un litre d'huile ou un sac de semoule. Au niveau de certains quartiers et marchés de la capitale, le bidon de cinq litres d'huile de table est passé de 410,00 DA à 455,00 DA, soit une augmentation de 45,00 DA. Il va sans dire que cette hausse est largement répercutée par les détaillants, qui appliquent pour certains 480,00 DA le bidon de cinq litres et d'autres le prix de 500,00 DA les cinq litres. L'huile vendue en bouteille d'un litre est passée à 102,00 DA au lieu des 94,00 DA, en moyenne. L'envie d'un pain "Matloua" bien chaud ne devrait plus vous prendre à tout moment pour une simple raison, son prix a augmenté au même titre que la semoule. On se demande dès lors sur les raisons de cette flambée "surprise" des prix ? Pour certains grossistes la question ne se pose même pas. Idem pour les détaillants. Car tout se résume en " Tu vends comme tu achètes ". Pour ce qui est de la semoule, le scénario est identique. A cause de la hausse des prix de gros, le sac de 10 kilos à 350,00 DA a subi des augmentations de 45,00 à 50,00 DA, au niveau du détail. Ainsi, il a été constaté, également, que chez certains vendeurs le sac de 25 kilos est vendu à 850,00 DA voire 900 au lieu de 810,00 DA précédemment, tandis que d'autres détaillants ont dépassé la barre des 900,00 DA . Il faut dire que depuis un an, le cours des produits agricoles s'envole à travers le monde. En Algérie, on n'est jamais à l'abri des augmentations des prix tant que la production nationale dépend entièrement des matières premières importées et donc des fluctuations du marché international. Les cours du blé de meunerie justement ont augmenté de presque 45% en un an, atteignant aujourd'hui un niveau historique dans l'UE. Même chose pour le maïs (+50%). Mais la tendance n'est pas propre à l'Europe. A Chicago, le cours du blé a augmenté de 49% depuis juin 2006 et le maïs de 55%. Quant au cours de l'orge, il a presque doublé au printemps 2006, une hausse qui, depuis, ne s'est pas arrêtée. En ce qui concerne l'Algérie, pratiquement tous ses besoins en blé et céréales de meunerie sont importés. Ce qui explique d'ailleurs l'augmentation des prix de la semoule. Même chose pour l'huile. Le prix de la matière première, notamment l'huile végétale, a connu une hausse sur le marché, mondial comme l'a expliqué d'ailleurs, il y a trois jours, le patron de Cevital. Cette tendance à la hausse affecte la plupart des productions et reflète la mutation des marchés internationaux. Tandis que les prix des céréales et des oléagineux répercutent le recul de la production mondiale et le développement des usages énergétiques (biocarburants), les fruits et légumes flambent sous l'effet des fortes chaleurs et du temps humide. Les mauvaises conditions météorologiques, tout d'abord, ne cessent d'entraîner de faibles récoltes dans beaucoup de pays producteurs et par conséquent une augmentation des cours. Aux Etats-Unis, troisième producteur mondial de blé, la production a été mise à mal par les fortes pluies qui se sont abattues sur les grandes plaines du sud des Etats-Unis. La sécheresse en Ukraine a par ailleurs contraint le pays à suspendre ses exportations. Résultat : le stock mondial de blé est au plus bas depuis 1981. Pour l'heure, le consommateur algérien demeure à l'écart de l'envolée des prix de certains produits de base comme le lait et le pain. Mais ce n'est jamais acquis pour autant. La situation peut s'avérer encore plus délicate. Certains appréhendent des augmentations en ce qui concerne le pain. Même si le prix de ce dernier est administré par l'Etat, les boulangers peuvent rebondir encore une énième fois pour demander une augmentation de leurs marges bénéficiaires surtout si le prix de la farine augmentent. Du côté des boulangers, on attend le mois de juillet et août pour savoir si l'augmentation du cours du blé aura un impact sur le prix de la farine et du pain. Pour l'instant, on ne sait pas. Mais si le prix du blé augmente considérablement, on peut penser que le prix du pain augmentera lui aussi d'une manière ou d'une autre. Les boulangers, à titre de rappel, se sont déjà mobilisés à maintes reprises en exigeant des pouvoirs publics de revoir le prix du pain. L'Etat a refusé toute idée d'augmentation et s'est contenté d'intervenir en faveur de la stabilisation du prix de la farine par l'intermédiaire de l'OAIC pour permettre l'introduction d'un tarif réglementé du pain.