Questionnement n Dans le contexte actuel de réforme et d'évolution de la société algérienne, il est primordial de s'interroger sur ce qu'on a offert aux jeunes d'aujourd'hui en termes de prise en charge psychologique. A chacun sa peine, son traumatisme et parfois même son handicap qu'il a dû traîner durant des années. Quoique confrontés à une précarité qui compromet gravement leur équilibre physique et psychologique, certains osent, rarement, exposer explicitement leurs problèmes par réticence à évoquer les traumatismes vécus, évitement, absence de communication, peur de ne pas être cru ou compris, peur de réveiller les souffrances intolérables ou tout simplement, par peur de se souvenir. Avec peu de temps pour une si lourde tâche, le personnel de ces cellules d'écoute sont parfois, eux-aussi, embarrassés et déconcertés par méconnaissance du problème, banalisation de la situation, insuffisance de formation, méconnaissance des possibilités d'assistance sociale, juridique, préjugés, crainte de confronter l'indicible, ou peur de ne pas savoir gérer la situation. Ainsi, si la nécessité d'une intervention diagnostique et thérapeutique auprès de cette population est évidente, il reste à organiser et à mettre en place les méthodes et moyens à utiliser pour réparer au mieux les dommages subis. Car cette situation et la question de son impact à terme sur l'équilibre et la personnalité notamment, des jeunes nous interpellent. Aussi est-il impératif de créer des structures appropriées en vue de répondre à un besoin urgent et spécifique qu'appelle cette catégorie de la population. L'ampleur de la délinquance, la toxicomanie, l'alcoolisme et autres maux sociaux en milieu de jeunes ainsi que les difficultés psychologiques inhérentes à la population juvénile à savoir : échecs répétés, manque ou perte de confiance en soi, rapport difficile avec la famille, exclusion scolaire, chômage… et en complémentarité des missions et attributions des différents secteurs et institutions concernés par la prévention de ces problèmes, ont conduit le secteur de la jeunesse et des sports à mettre en œuvre un dispositif au niveau des Centre d'information et d'animation pour jeunes (Ciaj). Il s'agit d'identifier ces jeunes et tous les problèmes pouvant constituer un frein à leur développement harmonieux, ainsi que leur insertion. Cependant, la carte de visite de ces centres, aussi étoffée soit-elle, reste désertée par les jeunes. Ces derniers ne trouvent pas utile de s'adresser à des structures d'écoute pourtant mises à leur disposition et préfèrent d'autres moyens, autres que les conseils et orientation «officiels» pour exposer leurs problèmes. Un problème de communication et de confiance avant tout !