Le nom complet de Aïn Roua était Horrea Aninicensis, la deuxième partie, se retrouvant, sous une forme algérianisée, dans le nom du Djebel Anini. Il existait dans la région un autre entrepôt appelé Saltus Horrearum, situé à Aïn Zada, à une vingtaine de kilomètres de Aïn Roua. Il ne semble pas que l'agglomération de l'époque ait été importante, peut-être même ne s'agissait-il que d'une petite bourgade, voire des exploitations agricoles qui dépendaient d'une ville plus importante. Le nom de Horrea a survécu dans d'autres toponymes : par exemple Ourah, près de Mostaganem. Au XIXe siècle, les ruines d'Horréa étaient encore visibles, mais elles ont disparu avec la construction du village colonial. Des vestiges d'une basilique chrétienne ont été reconnus et on y a retrouvé des inscriptions et surtout, à l'entrée du monument, une vasque en pierre, de 21 cm de haut, devant servir aux ablutions. Ce récipient, qui a la forme des poteries en terre, est sculpté de motifs chrétiens : un chrisme (monogramme formé des lettres composant le nom du Christ) incrusté dans un médaillon, des grappes de raisins picorés par des colombes, des végétaux, des rosaces, des figures géométriques diverses...