L'islam n'interdit pas aux femmes de devenir chef d'Etat, a déclaré, hier, dimanche, le mufti d'Egypte, cheikh Ali Gomaâ, en réponse à des articles de presse qui lui avaient attribué la position inverse. Il y a une semaine, le quotidien Akhbar al-Yom avait publié une fetwa officielle du mufti, dans laquelle il affirmait que la femme musulmane ne pouvait pas être chef d'Etat, car cela imposait de guider la prière, une tâche réservée exclusivement aux hommes. Cette fetwa «ne faisait pas référence aux dirigeants d'Etats modernes, mais au rôle traditionnel du calife, qui exerçait à la fois les pouvoirs régulier et séculier, en tant que chef d'Etat et imam des musulmans», a tenu à préciser cheikh Gomaâ dans un communiqué. «Le chef d'Etat dans une société musulmane contemporaine, qu'il s'agisse d'un président, d'un Premier ministre ou d'un roi, n'a plus à guider les musulmans dans la prière. En conséquence, les femmes sont autorisées à occuper les plus hautes fonctions dans les nations musulmanes modernes», a-t-il ajouté. En 1956, les Egyptiennes ont été les premières femmes du monde arabe à obtenir des droits politiques, mais la place de la femme dans la sphère publique tend à régresser en raison du conservatisme croissant de la société égyptienne.