Incertitude n Les spécialistes demeurent réticents quant à l'efficacité des projets réalisés pour mettre un terme à l'étouffement de la capitale par des «bouchons». La circulation automobile dans notre pays est souvent contrariée par la répétition d'encombrements et d'engorgements pouvant aller jusqu'à la paralysie totale durant plusieurs heures. Des embouteillages ont tendance à se répéter, quotidiennement, à la même heure et à des endroits différents et ce, malgré l'ouverture de plusieurs trémies et l'achèvement de certains ponts. Il faut savoir que plus de 1 300 000 véhicules sont immatriculés dans la wilaya d'Alger en plus des véhicules transitant, chaque jour, par la capitale aggravant ainsi le problème de l'engorgement, malgré l'amélioration perceptible qu'ont connue les voies carrossables. Ne pouvant plus contenir ce nombre croissant de voitures, les routes à Alger connaissaient, jusqu'à un passé récent, des embouteillages plongeant les automobilistes dans une angoisse épouvantable. Aujourd'hui, la situation semble être relativement résolue. Et confiantes, les autorités publiques estiment que nos routes pourront, d'ici à quelques années, connaître une métamorphose positive avec l'achèvement des différents projets initiés par le ministère des Travaux publics dans le cadre de la réhabilitation de certaines routes et le nouveau plan de circulation en vigueur depuis l'an dernier. Des projets qui n'ont, cependant, pas manqué de susciter les critiques de certains professionnels. Selon eux, ces œuvres n'ont fait que transférer les points d'étranglement vers d'autres zones, en plus de la défiguration du paysage urbanistique de la capitale. Ainsi, selon les spécialistes, si relatif désengorgement il y a, il n'est que provisoire et le pire est à craindre dans les années à venir. Une appréhension, assurément, justifiable au regard de l'absence de coordination des différents services lors de la réalisation des projets, ainsi que d'un plan de circulation scientifique global sur le plan national, auxquels viennent se greffer le manque de civisme et l'égoïsme affichés par certains automobilistes. Ceci outre, l'augmentation permanente du parc automobile estimé à près de 3 millions sur l'ensemble du territoire national et, dont, le tiers est concentré sur la côte. En 2005, les services portuaires ont enregistré une entrée de près de 253 000 véhicules par jour contre 195 000 en 2004. Autant de facteurs favorisant les accidents de la circulation qui sont en augmentation, 40 885 en 2006 contre 39 233 en 2005 soit un accroissement de 11, 02% et ayant occasionné 4 120 morts en 2006 contre 3 711 en 2005. Tout compte fait, les différentes résolutions initiées jusqu'à présent pour désengorger la capitale ne semblent pas cadrer avec les ambitions des automobilistes qui souhaiteraient en finir avec les interminables bouchons et circuler aisément. Ainsi, ni l'entrée en vigueur du nouveau dispositif réglementant la circulation et le stationnement dans le territoire de la wilaya d'Alger ni l'extension du réseau des caméras de surveillance dans les rues de la capitale, qui devaient à l'origine contribuer à la gestion du trafic routier, n'ont pu assurer une circulation fluide.