De nombreux programmes de développement urbain adoptés depuis les années 1960 ont été interrompus ou gelés pour différentes raisons, ce qui fait que la capitale a connu une évolution et des changements pour le moins imprévisibles », affirme une source proche de la wilaya d'Alger. Cette même source assure que « l'urbanisation au niveau de la capitale s'est faite de façon totalement désorganisée ». On nous informe, dans ce même contexte, que la ville d'Alger comptait en 1962 une surface urbanisée de 7500 ha. Cette surface est aujourd'hui de 25 000 ha, soit plus de 17 000 ha en 40 ans. Notre source soutient que la majeure partie des constructions incluses dans les 17 000 ha urbanisés ont été réalisées de façon « anarchique ». Manque de financement, changement de politique ou encore remplacement de certains responsables, semblent être les principales raisons ayant empêché l'application de nombreux programmes d'urbanisation. Il convient de signaler, en outre, que l'insécurité qu'a connue le pays durant la dernière décennie n'a fait que rendre les choses encore plus compliquées. Durant cette période de nombreux terrains agricoles ont été détruits au profit de projets de construction totalement hors-la-loi. D'innombrables fausses autorisations ont été attribuées à des particuliers pour ériger des constructions individuelles dans le mépris de la réglementation et surtout en contradiction avec les normes de sécurité. Certains n'ont pas hésité à construire leurs villas sous des lignes électriques à haute tension ou sur des conduites de gaz. « L'évolution désorganisée de l'urbanisation a eu pour résultat direct l'étouffement de la capitale », souligne encore notre source. La surpopulation de certains quartiers de la capitale et les fléaux sociaux qui peuvent y trouver un terrain fertile est une question qui préoccupe le conseil de l'ordre des architecte. Par ailleurs, l'étouffement de la capitale est également palpable au niveau de la circulation automobile. En effet, la ville ne semble pas évoluer au même rythme que le parc automobile algérois (1 million de véhicules, soit un tiers du parc automobile national). Le nombre de véhicules est appelé à augmenter de façon rapide à l'avenir, au moment où beaucoup reste à faire pour adapter les routes et autoroutes de la capitale.