Résumé de la 39e partie n Mohamed est ému par la réaction d'Amine qui ne veut pas qu'il se sépare de sa mère, mais lui ne veut pas revenir sur sa décision... En rentrant, en fin de journée, Mohamed a senti que les choses n'allaient pas. Les enfants sont assis au salon, alors que d'habitude, ils font leurs devoirs ou regardent la télévision. Ils sont certainement au courant de ce qui s'est passé le matin. Fadhéla n'est pas avec eux. — Bonjour les enfants, lance-t-il, en essayant de prendre le ton qu'il prend habituellement. — Bonjour, répondent-ils tous les trois, mais sans l'enthousiasme habituel. Mohamed fronce les sourcils. — Zohir, tu ne viens pas m'embrasser ? — Non, dit le petit garçon — Comment cela non ? dit Mohamed, tu m'embrasses toujours quand j'arrive... — Je ne t'embrasse pas parce que tu veux nous abandonner ! Tu veux laisser tomber maman et prendre une autre femme ! Sihem le pince, pour le faire taire. — Ce n'est pas un mensonge, dit Zohir, c'est maman qui nous l'a dit ! Mohamed se gratte la tête. Puisque Zohir a commencé à en parler, il faut parler. Il va vers le petit garçon, le prend dans ses bras et l'embrasse. — Petit imbécile, je n'ai nullement l'intention de vous abandonner... Il le pose par terre, lui donne une petite tape amicale et lui dit. — Va rejoindre ta mère, j'ai à parler avec tes frères ! — Je veux rester, dit Zohir — Non, tu vas sortir... Et obéis vite ! Il fait les gros yeux, ce qu'il fait habituellement quand Zohir se montre désobéissant et le gamin quitte en courant la pièce. Mohamed ferme la porte, prend une chaise et se met en face de Sihem et d'Amine. — Bon, leur dit-il, j'ai à vous parler... Et il parle longuement de ces longs mois de querelles et de souffrances, de ce qu'il appelle «les coups» de leur mère, de sa vie devenue infernale... — Vous êtes au courant de tout, leur dit-il, vous êtes également témoins que j'ai tout fait pour apaiser la situation, pour ramener votre mère à la raison... — C'est la tante Zohra, dit Amine, c'est elle qui la dressait contre toi ! — Il n'y a pas que la tante Zohra... La goutte qui a fait déborder le vase, c'est cette invalidité feinte... Vous vous imaginez un peu, les enfants ? elle marchait alors qu'elle nous faisait croire qu'elle était toujours clouée dans son fauteuil ? Tout cela pour me faire de la peine ! — C'est ma faute, dit Amine, c'est moi qui l'ai découverte... Et c'est moi qui en ai parlé... — Tu n'as commis aucune faute, mon garçon, la seule fautive, c'est elle ! Sihem, qui n'a jusque-là rien dit, parle. — Elle t'a demandé pardon, papa ! — Suffit-il de demander pardon pour effacer la faute ? Suffit-il de reconnaître qu'on est coupable pour se faire pardonner ? Non, elle m'a fait beaucoup de mal ! (à suivre...)