Obstination n Les vendeurs à la sauvette continuent de s'approprier certaines artères commerçantes de la capitale en dépit de toutes les mesures prises par les autorités. A leur grand dam, les propriétaires des magasins sont contraints de cohabiter avec cette concurrence déloyale, notamment à l'approche des périodes de fêtes où, manifestement, le nombre des marchands à la sauvette augmente perceptiblement. Les prix pratiqués dans ces marchés constituent en quelque sorte une aubaine pour bon nombre de consommateurs, éprouvés par un pouvoir d'achat précaire, même si les articles proposés sont, souvent, bas de gamme. Mais les clients sont aussi attirés par le grand choix et la possibilité de négocier le prix d'achat qui peut être réduit jusqu'à 10 % du prix initial. En conséquence et par souci d'économie, certains pères de famille aux ressources limitées deviennent avec le temps des habitués de ces espaces au point de bouder carrément les magasins d'habillement aux enseignes scintillantes et dont les étalages éclatent en notes vives. Pendant le ramadan également, les marchés parallèles sont retour et en force. Les moindres espaces libres de la rue Mohamed-Belouizdad (Belcourt), Redha-Houhou, Bichat, Ferhat Boussad (ex-Meissonnier) sont systématiquement pris d'assaut. Une succession d'étals de marchandises ne laissant aucun espace au piéton à telle enseigne que marcher sur un trottoir est devenu une véritable prouesse. Une situation qui, en plus, de la défiguration du paysage de la capitale exacerbe les commerçants qui ne savent plus à quel saint se vouer pour dénoncer cette concurrence déloyale et, le cas échéant, l'éloigner des façades de leurs magasins. Et contrairement à ce qui nous a été confirmé par les autorités locales selon lesquelles les marchés informels de la rue Bichat, Balzac et la placette Zabana ont été entièrement éradiqués, laissant entrevoir une lueur d'espoir de voir ces espaces retrouver leur charme d'antan, le constat plus qu'édifiant les désavoue. Selon Hamaza Abdelkader Faouzi, représentant des 35 vendeurs informels recensés à la rue Bichat, le P/APC «n'a pas été à la hauteur de ses engagements. Il a été convenu que notre groupe des 35 soit transféré dans un endroit meilleur où nous pourrons exercer notre activité commerciale en toute sérénité et légalité». Ajoutant, que «l'endroit choisi à cet effet s'est, malheureusement, avéré inapproprié à notre activité pour son exiguïté et parce que cet espace est vivement réclamé par les jeunes originaires du quartier qui prévoient, en l'annonçant ouvertement, de se venger au cas où cet espace nous serait attribué». Le nouveau marché de proximité en question, créé récemment par la commune de Sidi M'hamed est situé à la rue Molière à proximité d'une école primaire et d'un centre médical ce qui, selon notre interlocuteur, pourrait, également, causer des problèmes à l'avenir. «C'est un lieu connu pour son insécurité et la vente libre de toutes sortes de stupéfiants. Il pourrait peut-être convenir à la vente des fruits et légumes, mais pas à notre activité», conclut-il.