Sidi Ahmed al-Ghobrini s'installe d'abord à Aourir, village de l'Akfadou, où il exerce son autorité sur quelques tribus de la région. Il s'empare de plusieurs localités et sa domination s'étend sur un vaste territoire allant de Dellys à Jijel. Par la suite, les Belkadi quittent Taourirt pour Kouko, qui, sur son piton surplombant la vallée du Sébaou, domine la Kabylie. Ahmed Belkadi, à la tête d'un petit royaume autonome, va garder des liens à la fois avec Tunis et la Régence turque d'Alger, à laquelle il fournira, en temps de guerre, des soldats. En 1514, Ahmed Belkadi participera même, aux côtés de Aroudj, l'un des frères Barberousse, à l'occupation de Tlemcen : le Turc avait accouru d'Alger, à l'appel des habitants de Tlemcen dont le roi venait d'accepter la suzeraineté des Espagnols sur le royaume. Les Espagnols assiègent la ville et Kheïredine, après une farouche résistance, doit s'enfuir de nuit, avec le reste de ses hommes. On sait comment les Espagnols ont rejoint les fugitifs à Oued al-Malah (Rio Salado) où le chef turc et ses hommes seront massacrés. Ahmed Belkadi et ses troupes se sont retirées et sont rentrées en Kabylie. Cette défection, qui irrite Kheïredine, le frère de Aroudj, va jeter une ombre durable sur les relations entre les Belkadi et les Turcs.