Au XVIe siècle, les turcs tenteront, mais sans y parvenir, de soumettre la montagne. A cette époque, la Kabylie comprenait trois royaumes : le royaume de Kouko qui s'étendait sur le massif du Djurdjura (Grande Kabylie), le royaume des Beni abbas (les Labbes des Européens), à l'est de l'oued Sahel (Soummam), le royaume des Banû djubar, dont l'autorité s'étendait sur les zones côtières à l'est de Béjaïa. Au temps des Frères Barberousse, le royaume de Kouko était dirigé par Ahmed Belkadi. Il était l'allié de Aroudj auquel il fournit des soldats et des vivres. Les Banu ‘abbas et les Banu Djubar étaient alliés, eux, avec les Espagnols de Béjaïa. Mais les équilibres changent sous Khayr dîn : les Belkadi se brouillent avec les Turcs et se retournent vers les Espagnols, les Banû ‘abbas s'allient aux Turcs. Ceux-ci sauront, tout au long de leur domination, jouer sur les rivalités des tribus et des principautés kabyles pour maintenir leur influence dans la région. Les turcs ne construiront pas de villes dans les régions qu'ils dominent mais des bordjs, casernes et relais pour les troupes chargées de surveiller les tribus belliqueuses ou de collecter l'impôt. Ces bordjs seront les noyaux de futures villes kabyles comme Bouira, Boghni ou encore Tizi Ouzou.