Dans la tradition oniromantique musulmane, les cheveux ou les poils blancs sont interprétés différemment. Ibn Sîrîn, par exemple, pensait que ces cheveux annoncent la pauvreté et, si les cheveux qui ont blanchi sont longs, les soucis. Les auteurs rapportent, à ce propos, que le calife Al H'adjadj Ibn Yusef a rêvé que ses cheveux et sa barbe étaient devenus blancs. Quelque temps après, sa situation s'est dégradée et les soucis lui sont tombés dessus. Si le rêveur est déjà pauvre, le rêve annonce, en plus, l'affaiblissement de la foi et, dans certains cas, l'emprisonnement. Pour certains, les poils blancs sont un signe de sagesse, parce que le Prophète a dit que «la canitie est l'embellissement du croyant». On cite, à l'appui de cette interprétation le verset 4 de la sourate 19, Marie, où le prophète Zacharie, à qui Dieu a annoncé un enfant, s'est exclamé : «Comment pourrai-je avoir un enfant alors que ma tête s'est enluminée du blanc de la canitie ?» Toujours, en référence à ce verset, on considère que le rêve de cheveux blancs annonce, pour un homme, la naissance d'un garçon, un garçon qui sera un grand homme, à l'image de Zacharie qui est devenu le père du prophète Yahia (Jean). La canitie, dit-on, c'est la foi forte, la dignité et les honneurs. C'est encore la longévité puisque les cheveux et les poils blancs sont surtout le fait des vieillards, c'est-à-dire des personnes qui vivent longtemps. Celui qui se voit en train d'arracher de sa tête des poils blancs s'écarte de la religion et de la sunna du Prophète.