Expression n Sid Ahmed Hassan Kara introduit dans ses pièces des éléments qui font que son théâtre parvient à susciter l'intérêt du public. La compagnie théâtrale Praxis, une troupe originaire de Miliana, se distingue des autres formations théâtrales indépendantes, au niveau de la manière dont elle appréhende l'art de la scène. «Notre manière de pratiquer le théâtre résulte de ce souci de donner une spécificité à nos spectacles», déclare Hassan Sid Ahmed Kara, président de la compagnie, auteur et metteur en scène. Autrement dit, «chercher un nouveau langage, de nouveaux modes d'esthétique et des méthodes de pratique nouvelles», explique-t-il. «Cette formation (Praxis), créée en 1996, est née du désir d'apporter du nouveau en matière d'expression théâtrale, en tenant compte de ce souci de mettre en commun et en rapport les différentes formes d'expression artistique, à savoir la danse, le théâtre, les arts plastiques, les effets de sons…» Cela nécessite de la réflexion et de la recherche. «Ce qu'il faut savoir, c'est que l'art de la scène est d'abord un exercice intellectuel. Tous nos spectacles s'organisent d'ailleurs autour de ce souci d'innover et de créer.» Et d'ajouter : «Praxis réfléchit à des spectacles, elle les crée – ou recrée – pour répondre à un besoin : le public a besoin de voir quelque chose de nouveau. Car le théâtre a perdu ces dernières années son public, et pour que la scène le retrouve, il faut des spectacles inédits, qui attirent l'attention et font naître en chacun une passion pour le 4e art.» Sid Ahmed Hassan Kara introduit dans ses pièces des éléments qui font que son théâtre parvient à susciter l'intérêt du public. «Je ne me limite pas seulement à la parole, c'est-à-dire au dialogue, mais je construis aussi la pièce autour de performances (jeu chorégraphique) qui sont imaginées en rapport à un espace et à un réel. Le lieu par lequel est initiée la chorégraphie devient, lui, un vecteur de communication, mais également de l'imaginaire et de l'intériorité de chacun des interprètes. Ici, le spectateur devient d'emblée acteur puisqu'il a la possibilité de choisir comment percevoir ce qui est donné à voir. Il voit et interprète.» La formation Praxis a, à son actif, plusieurs représentations dont la dernière, Descente d'Ishtar aux enfers, présentée récemment au théâtre national, dans le cadre de «Alger, capitale de la culture arabe.» La compagnie Praxis prépare un nouveau spectacle qui sera donné au mois de mars au théâtre national. Si dans ses précédents spectacles, Sid Ahmed Hassan Kara s'est inspiré de mythe, celui d'Ishtar, cette fois-ci, dans sa prochaine pièce, il mettra en scène le patrimoine. «Mon prochain spectacle s'articulera autour de la Bouqala. Il n'y a donc pas que le mythe qui m'intéresse, même le patrimoine que je compte explorer, constitue, pour moi, un centre d'intérêt», explique-t-il.