Déficit n Le manque de structures pour la prise en charge des enfants déficients mentaux les a privés de ce droit fondamental à l'éducation. Le Centre medico-pédogogique pour enfants inadaptés mentaux d'Hydra est une structure spécialisée, qui prend en charge une population d'handicapés mentaux, légers, moyens ou profonds. Il s'agit d'une prise en charge sans discontinuité. «Les enfants arrivent avec des acquisitions insignifiantes en termes de langage, notion intellectuelle et de comportement», explique Mokhtar Tata, psychopédagogue. Ils sont, en grande partie, instables, agressifs avec un important retard psychomoteur. Ce retard est souvent comblé par un programme psychopédagogique adapté à chaque enfant. L'absence de structures spécialisées explique les retards constatés dans la prise en charge des handicapés, affirme Larbi Bendisari directeur de cet établissement. A cela il faudrait ajouter le fait que les parents découvrent ces déficiences très tardivement, les enfants étant déjà scolarisés. Ce sont, évidemment, les instituteurs qui interpellent les familles à propos de cette situation. Il se trouve, malheureusement, de l'avis de certains psychopédagogues, que des parents choqués par une réalité qu'ils refusent d'admettre acceptent, rarement, le fait qu'ils aient des enfants nés ou devenus handicapés et pour lesquels une attention particulière est fortement recommandée. Ils prétextent aussi l'argument, très peu convaincant d'ailleurs d'avoir ignoré des années durant la «pathologie» de leur progéniture. Et qu'ils n'étaient mis au courant qu'après avoir consulté des spécialistes. Une triste découverte somme toute tardive mais surtout préjudiciable quant à la capacité du petit malade à accepter les programmes d'adaptation qui lui seront administrés dans des structures spécialisées. Environ 209 enfants sont inscrits dans ce centre. Un nombre qui dépasse de loin la capacité d'accueil et la longue liste d'attente. Les équipes pédagogiques de ce centre travaillent sur trois principaux volets, à savoir l'autonomie, la socialisation et la communication. En dépit du retard accusé dans leur prise en charge précoce, certains enfants arrivent tout de même à accéder aux ateliers protégés ou aux Centres d'aide par le travail (CAT). Mais le problème «réside dans le peu de CAT existants», déplore M. Bendisari.