Particularité n Elle est certainement l'une des rares femmes au niveau national à avoir choisi l'apiculture comme créneau d'investissement. C'est en 2000 qu'elle a lancé son projet. Elle fut la première femme dans sa région natale, Ben M'hidi, dans la wilaya d'El-Tarf, à créer une entreprise d'apiculture dans le cadre du dispositif Ansej. «Mon grand-père était apiculteur, c'est lui qui m'a initiée à ce métier, dès que j'ai entendu dire que l'Ansej peut m'aider à créer ma propre entreprise, je n'ai pas hésité à la contacter», raconte-t-elle. Mais avant, cette mère de famille a dû suivre une formation dans un institut spécialisé à Guelma. Une formation qui lui a permis d'approfondir davantage ses connaissances dans le domaine. Contrairement à beaucoup de jeunes promoteurs, Saïda n'a pas trouvé de difficultés à créer son entreprise : «Sincèrement, les responsables de l'Ansej au niveau régional m'ont beaucoup encouragée et aidée à concrétiser mon projet, ce qui m'a facilité la tâche. Même au niveau de la banque, je n'ai pas rencontré de difficultés.» De même, sa famille a accepté facilement son choix : «L'apiculture est un métier difficile, on n'a pas l'habitude de voir des femmes l'exercer. Néanmoins, ma famille ne s'est pas opposée à mon projet, bien au contraire, j'ai été soutenue et encouragée aussi bien par mes parents que par mon mari.» Cela dit, «quand j'ai commencé mon activité, beaucoup de gens ont trouvé cela bizarre, il faut dire que dans ma région, les femmes ne touchent pas à l'apiculture, elles cultivent plutôt les champs. Mais avec le temps, on a fini par accepter mon choix», poursuit-elle. Aidée par son frère, Saïda s'occupe de ses abeilles «comme s'il s'agissait de mes propres enfants». Et pour cause : «Sans elles, je ne suis rien», explique-t-elle. Sa tâche est, cependant, loin d'être facile : «La principale difficulté que je rencontre est liée à la nature du terrain sur lequel sont installées mes ruches, il s'agit d'un terrain accidenté situé à l'intérieur d'une forêt, je fournis énormément d'efforts.» Néanmoins, «je n'ai pas à me plaindre, j'aime bien mon métier et je gagne bien ma vie. Dieu merci, j'ai réussi d'ailleurs à rembourser le crédit qui m'a été accordé par la banque», tient-elle à souligner.