Danger n Une jeune étudiante avoue avoir atteint une vitesse de 160 km, à maintes fois, sur l'autoroute. «? voir leur nombre au volant, on penserait que dans 5 ou 10 ans, la moitié des permis de conduire ne seront délivrés qu'aux femmes ! » s'étonne un jeune qui tient une table de tabac devant un grand show-room d'une grande agence de vente de voitures à Alger. Mais cela ne veut pas dire qu'elles pourront toutes être servies… Farida a dû attendre 6 ans pour acheter sa petite voiture, de marque japonaise. Elle l'a acquise depuis 6 mois seulement. Elle n'a pas de problème quant à la conduite, car elle conduisait déjà celle de son père. «C'est un rêve que j'ai réalisé. Depuis mon enfance je rêvais d'avoir une voiture. Pour moi, conduire veut dire être plus libre, plus active et profiter de la vie…» nous avoue-t-elle. Tout le monde a certainement remarqué que beaucoup de voitures conduites par les jeunes filles portent le fameux autocollant (80), ce qui explique qu'elles ont un nouveau permis de conduire. Pourquoi conduisent-elles ? Beaucoup de femmes avouent vouloir prendre le volant simplement pour le plaisir. «C'est une partie de plaisir que de conduire et de rouler. On se sent plus important, plus respecté et on a l'impression de s'imposer dans une société qui donne beaucoup d'importance aux apparences...», souligne Souad, étudiante en 7 année de médecine. Cette mentalité est répandue surtout chez les jeunes filles ne dépassant pas la trentaine. Mais pour d'autres, moins rêveuses et plus pratiques, les temps ont changé. Elles prennent le volant par nécessité. Souvent active, la femme utilise son véhicule personnel pour se rendre à son travail, pour faire ses courses, pour amener ses enfants à l'école… Un autre constat est fait, et ce n'est pas les hommes, qui diront le contraire : la femme roule plus dans la ville que l'homme et moins sur l'autoroute et les grandes distances. «Je ne peux pas dépasser Bab Ezzouar en voiture. J'ai toujours le trac et les accidents de la route, me hantent toujours», raconte une enseignante de 42 ans, qui habite la place du 1er-Mai. C'est ce qui explique que la femme a plus souvent le pied sur les freins que sur l'accélérateur. Cependant certaines femmes, «les jeunes surtout», nous ont raconté qu'elles se permettent des «moments de folie» en appuyant fort, très fort parfois, sur l'accélérateur. «Par la simple curiosité de voir l'effet que cela ferait.» C'est le cas de Mouna une jeune étudiante qui a avoué avoir atteint une vitesse de 160 km, à maintes fois, sur l'autoroute. La croyance populaire selon laquelle la femme est plus «peureuse» quand il s'agit de risquer sa vie et celle de ses accompagnateurs ne semble pas se vérifier dans notre société. «Certes, les femmes sont plus vigilantes par instinct, et plus respectueuses du Code de la route quand elles conduisent, mais elles ont une mauvaise habitude. Elles abusent du téléphone portable.Elles sont plus condamnées pour ce délit que les hommes», explique un agent de police au rond-point du Boulevard Colonel- Amirouche. Certaines femmes sont aussi très nerveuses sur la route.