Sortant du commissariat de Bab Ezzouar, l?air évasif, Riadh, 22 ans, ne sait par où commencer. «J?avoue avoir passé deux heures à l?intérieur à gesticuler sans succès.» Pris en flagrant délit de dépassement dangereux, il s?est vu immédiatement retirer son permis de conduire sur l?autoroute de Ben-Aknoun. Il tentera de gagner la sympathie du policier l?ayant pris sur le fait, mais les instructions sont claires. «Zéro tolérance avec les chauffards.» Ce jeune étudiant, qui tentait d?atteindre son Institut de communication et d?information (Insic) à Ben-Aknoun, comptait, en appuyant sur l?accélérateur, rattraper son retard. Il rentrera, malheureusement, avec une heure de retard en cours avant de se présenter, le lendemain, au service de sécurité publique de la wilaya d?Alger pour reprendre son document. «J?apprends qu?une commission devra statuer sur mon cas dans les prochains jours.» Cela, afin de fixer la durée durant laquelle le permis de conduire lui sera confisqué. En quittant le commissariat, il se dirige vers le véhicule avec lequel il avait commis l?infraction pour prendre la place du passager puisque le conducteur n?est nul autre que le papa. Le regard sévère, celui-ci n?hésitera pas à lui reprocher une fois de plus son inconscience au volant. «Il n?y a pas de quoi être fier de faire partie des premiers chauffards pris sur le fait», me disait hier mon père. Habitué aux courses folles, Riadh savait que dès le 1er mars l?étau allait se resserrer autour des fous du volant. Mais «quand je suis au volant, c?est plus fort que moi, je passe la vitesse supérieure instinctivement». Triste, il devra méditer sur ce qui vient de lui arriver tout comme l?automobiliste à qui l?on a déjà retiré le permis de conduire, deux semaines après le début de l?opération «tolérance zéro».