Le candidat de droite à la présidentielle française, Nicolas Sarkozy, a suscité un tollé avec son projet d'un «ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale», ses adversaires politiques et des associations l'accusant de lorgner vers les voix de l'extrême droite. La proposition a été dénoncée par le Parti socialiste qui l'accuse de «flirt poussé avec les thèses du Front national». Le candidat centriste, François Bayrou, a estimé qu'«en enfermant dans la même phrase immigration et identité nationale», Nicolas Sarkozy avait franchi «une frontière». Même indignation unanime aussi chez les associations. La Ligue des droits de l'homme s'est déclarée «scandalisée» par cette proposition. SOS Racisme a regretté que «l'immigration serve à nouveau de lamentable épouvantail aux échecs et aux failles du passé». Pour le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap), Nicolas Sarkozy «n'a pas utilisé ces termes par hasard» mais en associant ces termes, «il libère la parole et l'idéologie raciste, il menace gravement la cohésion nationale». Paradoxalement c'est au moment où Sarkozy a fait cette proposition que sa popularité augmente. Le candidat de la droite l'emporterait au second tour de l'élection présidentielle avec 53,5% des voix (+0,5) face à la socialiste Ségolène Royal, créditée de 46,5 (-0,5) des intentions de vote, selon le baromètre électoral quotidien d'Ipsos/Dell, rendu public ce samedi.