Le projet de loi sur l'immigration, qui sera débattu à partir d'aujourd'hui, mardi, par les députés français, a suscité un tollé d'indignations auprès de la classe politique et du mouvement associatif français dénonçant «l'escalade inacceptable» et «la dérive xénophobe» qu'induit notamment le recours aux tests d'ADN pour le migrant candidat au regroupement familial. Le texte présenté par le ministre français de l'Immigration, entend «mieux encadrer le regroupement familial», dont il durcit les conditions à travers une trentaine d'amendements. Pour les politiques de gauche, ces tests «heurtent» les consciences parce qu'ils jettent «l'opprobre sur les étrangers qui veulent venir en France». L'association France Terre d'Asile (FTA) a dénoncé ce nouveau projet de loi comme une «politique (...) visant notamment à attirer les voix de l'extrême-droite pour les municipales de 2008». Selon elle, le second objectif de ce projet de loi, est «de réduire le droit à une vie familiale normale pour nombre de ressortissants de pays pauvres vivant en France, et principalement originaires d'Afrique». Le Réseau Education sans frontières (RESF) a appelé à manifester aujourd'hui devant l'Assemblée nationale française, tandis que des députés qui s'opposent à la politique d'expulsions engagée par le gouvernement, visant 25 000 reconductions à la frontière en 2007, soulignent qu'«il importe plus que jamais de résister aux méthodes inhumaines employées et au projet de société xénophobe dessiné». Même au sein du gouvernement, l'orientation de Sarkozy est loin de faire l'unanimité. Hier, le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, s'est démarqué de la politique du gouvernement en matière d'immigration, estimant à propos des expulsions des personnes en situation irrégulière que «les chiffres ne sont pas tout» et qu'il faut un «traitement humain».