Résumé de la 35e partie n C'est la fin de la guerre. Petiot s'est engagé dans les F. F. I., et participe à l'insurrection parisienne du 19 août 1944. Dans le feu de l'insurrection, puis dans l'euphorie de la libération, on a oublié Petiot. Et puis, qui allait reconnaître, dans ce petit homme à la longue barbe, qui se démène comme un diable, au service de son prochain, «le plus grand criminel du siècle», décrit par la presse allemande et collaborationniste de Paris ? Mais Petiot n'est pas tranquille tant qu'il ne s'est pas donné une identité. Un jour, alors qu'il discute avec un de ses camarades des F.F.I, celui-ci lui parle d'une de ses connaissances, un certain Weterwald, enlevé par les Allemands et envoyé dans un camp de concentration. Le pauvre, dit-il, il n'a même pas eu le temps de dire au revoir à sa mère... il doit être mort mais on ne saura l'identifier, puisqu'il n'avait pas ses papiers sur lui, au moment de son arrestation. — Ah oui ? dit Petiot, intéressé. Si tu me dis où habitent ses parents, j'irai les réconforter. L'homme, sans hésiter, lui donne l'adresse du disparu. Le jour même, Petiot se rend chez les Weterwald. Il trouve la mère du jeune déporté. — Il y a un espoir de retrouver votre fils, lui dit-il. La pauvre femme se met à pleurer. — Les allemands capitulent partout. Bientôt les Alliés parviendront aux camps de concentration et libéreront les prisonniers. Si votre fils est vivant, on le retrouvera. — C'est vrai ? dit la femme. — Je vous le promets, mais pour cela, il faut me remettre les papiers de votre fils. C'est nécessaire pour le faire rechercher ! La femme donne les papiers. Petiot a désormais une identité. Waterwald, alias Valéry. La Résistance reconnaît sa bravoure durant les combats de rue et lui décerne le grade de lieutenant. Pour tous, il est désormais le lieutenant Valéry. Mais comme si le fait d'avoir une identité ne lui suffisait pas, pour se refaire une virginité, Petiot adhère au parti communiste français. Le médecin, il ne faut pas l'oublier, est un homme de gauche. Dans le passé déjà, quand il s'était installé à Villeneuve-sur-Yonne, il se faisait toujours élire sur les listes de gauche. Il était anti-clérical et il n'a jamais caché ses sympathies pour la classe ouvrière. Mais son adhésion au parti communiste s'explique aussi par le fait que ce parti, dont les membres ont été particulièrement visés par les nazis, avait pris une part active à la Résistance, avec la puissante organisation des F.T.P, les Francs-tireurs et partisans. Même si le courant gaulliste a fini par l'emporter sur le courant communiste, au moment de la libération, le parti communiste restait le parti le plus important. Et le fait d'être communiste, à cette époque, lavait du soupçon de collaborateurs... Au PCF, Petiot va se révéler d'un zèle sans pareil. Tout le monde, communiste ou pas, apprécie son dévouement et son efficacité. (à suivre...)