Interdiction L?institut de recherches islamiques Al-Azhar s?inscrit dans les travaux de l?Autorité générale du livre égyptienne. La littérature égyptienne est au c?ur d?une vive polémique dans son pays. Elle a pour centre l?apparition sur les étals des librairies égyptiennes du dernier cru du poète égyptien Ahmad Al-Chahawi. Intitulé Commandements sur l?amour de la femme, cet ouvrage a été très contesté par le centre de recherches islamiques d?Al-Azhar qui l?a jugé diffamatoire. Ce livre, selon cette institution, déforme les versets coraniques afin d?inciter la femme musulmane à s?adonner à des m?urs dissolues et au libertinage. Pour rappel, une campagne de la même envergure a été menée en 2000 par des conservateurs égyptiens sur l??uvre Festin des algues de mer du Syrien Haïdar Haïdar. Cette ?uvre avait été jugée alors blasphématoire et ce jugement avait été approuvé par les autorités égyptiennes. Recrudescence des mouvements islamistes ou naissance de la censure dans la patrie du prix Nobel de 1998 en l?occurrence Nadjib Mahfouz ? Toujours est-il que l?autorité générale égyptienne du livre n?est pas restée indifférente à ce jugement. En effet, le directeur de cette autorité, M. Samir Sarhane, a énergiquement rebondi en apportant un démenti à cette informations, M. Sarhane a fait savoir que cette ?uvre avant d?être publiée a été soumise à la commission de lecture de son autorité. Celle-ci après concertation entre ses membres, l?a avalisée. Toujours selon M. Sarhane Commandements sur l?amour de la femme est inspirée du souffisme et inclut effectivement des hadiths du prophète Mohamed au sujet des femmes et de l?amour, ce qui n?enlève en rien à cette ?uvre sa qualité littéraire indiscutable, tout comme a ajouté ce responsable, la notoriété d?Ahmad Al-Chahawi. Par ailleurs, Sarhane a déclaré qu?Al-Azhar ne pouvait prendre la décision de prohiber un produit littéraire et que seule la justice le pouvait. Faits avérés d?autant plus qu?Al-Azhar a de tous temps été considéré comme un haut lieu des sciences théologiques dont le but est d?enseigner l?islam dans sa dimension universelle, mais aussi de religion de paix, de tolérance et du savoir. Elle est de fait le fleuron de l?Egypte dont ses enfants aiment à la nommer Oum Eddounia (mère du monde). Saura-t-elle relever le défi de faire taire ces prémices de l?obscurantisme ? Seule l?avenir le dira. Toutefois, il est bon de rappeler la phrase de l?Egyptien Ihsène Abdou El-Qoudous puisée de son ?uvre Le voleur d?autobus et qui dit à propos de la tolérance : «Dieu est amour».