Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Al Azhar justifie la construction du rideau de fer entre l'Egypte et Ghaza Au moment où les pressions internationales s'accentuent contre l'occupant sioniste
C'est scandaleux ! C'est le moins que l'on puisse dire de la dernière sortie d'Al Azhar. Les Palestiniens de la bande de Ghaza n'ont pas encore vu et entendu une chose pareille de la part de leurs «frères» égyptiens. Au moment où des voix s'élèvent de toutes parts pour lever le blocus israélien sur la population de la région, le conseil de recherche islamique d'Al Azhar, autorité religieuse à la solde du régime totalitaire égyptien, trouve légitime la construction du mur d'acier tout le long de la frontière entre l'Egypte et la bande de Ghaza. «C'est le droit légitime de l'Egypte de construire une barrière qui empêche les nuisances venant des tunnels construits sous Rafah», ville à cheval entre l'Egypte et la bande de Ghaza, écrit-il dans un communiqué publié hier par le quotidien Al Masri Al Youm. Dans leur réunion de jeudi, présidée par cheikh Mohamed Sayyad Tantaoui, les religieux d'Al Azhar ont, en fait, soutenu à la quasi-unanimité le projet égyptien qui étouffera davantage plus d'un million et demi de civils palestiniens qui viennent de commémorer le premier anniversaire de la mort de 1 400 civils lors la guerre sauvage de l'armée d'occupation israélienne. «Ces tunnels sont utilisés pour la contrebande de drogue et autres marchandises qui menacent la stabilité de l'Egypte», peut-on lire dans le texte. La haute autorité religieuse de l'islam sunnite a trouvé des arguments religieux pour justifier sa position, indigne d'une institution qui, à défaut d'avoir suffisamment de courage pour soutenir la lutte d'un peuple pour sa liberté, se devait au moins, par respect aux martyrs de la cause palestinienne, de garder le silence. «Ceux qui s'opposent à la construction de cette barrière violent les commandements de la loi islamique», ajoute le communiqué. La veille, pourtant, l'Association des oulémas musulmans algériens a lancé un appel urgent aux responsables religieux d'Al Azhar pour dénoncer le projet de ce nouveau mur de la honte que l'Egypte construit grâce à la bénédiction politique et financière des Etats-Unis de Barack Obama. «En dépit de la situation sinistrée dans la bande de Ghaza, une année après la guerre néonazie qui a ravagé complètement les infrastructures de la bande, un mur d'acier égyptien vient actuellement de renforcer la tragédie et la souffrance des habitants ghazaouis», a indiqué le communiqué des oulémas, répercuté mercredi dernier par le quotidien arabophone algérien Sawt El Ahrar. «Al Azhar al charif qui s'occupe de toute la nation» doit «assumer ses responsabilités et être au niveau de son rôle historique, en exhortant les oulémas égyptiens à presser collectivement et prendre l'initiative pour lever le blocus discriminatoire et illégal», lit-on encore dans un article publié par un journal online du Hamas palestinien qui règne seul sur la bande de Ghaza depuis les législatives de 2007. De son côté, le chef du groupe parlementaire des Frères musulmans égyptiens (parti d'opposition radical), Hamdi Hassan, a indiqué qu'il déposera une plainte contre le président Hosni Moubarak pour exiger l'arrêt des travaux de construction de ce mur. Son action est appuyée par de nombreux intellectuels, journalistes et militants de l'opposition égyptienne, a ajouté Al Masri Al Youm, précisant que les activistes humanitaires occidentaux bloqués au niveau du port d'Al Arich ont entamé hier leur troisième jour de grève de la faim. Ils ont organisé une marche dans les rues de cette ville pour protester contre le refus du Caire de les laisser rentrer à Ghaza pour porter aide et soins à la population locale. A part Israël, aucun autre pays ne peut faire pire que ce que fait l'Egypte envers des Palestiniens dont le seul objectif est d'avoir un Etat indépendant et souverain afin qu'il soit mis fin à leurs souffrances qui durent depuis 62 ans. L. M.