Interview n InfoSoir s'est entretenu avec Ahmed Djekhnoun, directeur général de l'etablissement de gestion des pompes funèbres et des cimetières de la wilaya d'Alger. InfoSoir : Quel constat faites-vous des cimetières actuellement ? ll M. Djekhnoun : Le secteur des cimetières est très négligé par les instances. Il manque une réelle gestion et organisation de ces lieux saints. Nous procédons à plus d'une vingtaine d'enterrements par jour, et Alger ne dispose que de 141 cimetières dont la plupart sont complètement saturés, en particulier ceux qui sont situés dans les 15 communes du centre. Malheureusement, il manque une réelle implication des responsables, en particulier les P-Apc pour établir des plans d'occupation du sol et réserver des terrains pour accueillir les morts. A quoi est dû ce manque ? ll Le manque est dû essentiellement à la rareté et à la cherté des terrains à Alger d'une part, et à une certaine cupidité des propriétaires terriens de l'autre. Avant, nos parents qui possédaient des terres vierges offraient une partie de leurs lots à travers ce qui est connu comme un «wakf» à la commune pour en faire un cimetière. Mais ces bonnes intentions sont révolues, et peu de gens sont prêts à suivre les traces de leurs aïeux. Quelles sont alors les solutions pour régler ce problème ? ll Il faut dégager des terrains à la périphérie d'Alger pour construire de nouveaux cimetières et dans la mesure du possible, effectuer des extensions pour ceux déjà existants. Dans ce cadre, nous avons établi un très important plan de charge pour 2007 comprenant trois opérations différentes. Au total 400 millions de dinars sont dispensés par la wilaya d'Alger pour la réalisation de ce programme. On sait que, selon le rituel musulman, le corps est enterré à même le sol, or depuis quelque temps, certains enterrent les morts dans des cercueils pourquoi ? Est-il vrai qu'on enterre actuellement sur d'anciennes tombes ? ll Dans le cas d'une mort suspecte (accident, crime, maladie suspecte ou après autopsie), les corps sont rendus à la famille dans des cercueils scellés, et les morts sont enterrés avec pour le cas ou une exhumation est nécessaire, ce qui ne peut être fait dans un enterrement à même le sol. Quant à l'enterrement dans une ancienne tombe après 5 ans et 1 jour, la famille du défunt peut ouvrir le tombeau pour y enterrer un nouveau corps. Cela n'est interdit ni par la loi ni par la religion. En quoi consiste le rôle des pompes funèbres ? ll Les pompes funèbres sont des lieux de conservation des corps trouvés dans la voie publique par les agents de l'ordre ou sur demande de la famille ou réquisition du procureur. On s'occupe de préparer les corps qui doivent parcourir de long trajet vers d'autres wilayas pour éviter la décomposition rapide. D'autre part, les pompes funèbres prennent en charge, pour les familles qui le désirent, l'enterrement de leur proche, il leur suffit de composer le 021 62 11 00. Après le constat du décès par le médecin qui délivre un certificat de décès, la déclaration à l'Apc, nous prenons en charge totalement les formalités administratives de l'enterrement, le transport du corps dans le cimetière préalablement choisi par la famille, même à l'autre bout de l'Algérie dans des véhicules prévus pour l'inhumation et même la construction de la tombe. Pour un enterrement à l'intérieur de la wilaya d'Alger la prise en charge ne dépasse pas les 4 500 DA. Et la famille du défunt s'occupera uniquement d'accueillir les proches.