Coups de pinceau et travaux de réhabilitation en vue pour quatre cimetières de la capitale. Le programme de restauration ciblera pour l'année en cours, les cimetières d'El Alia et trois ossuaires chrétien et juifs. Ceux de Bologhine et d'El Mouradia plus précisément. Selon le directeur des services des pompes funèbres de la capitale, cité par l'APS, un montant de 119 millions de dinars a été alloués par l'APW d'Alger aux services des pompes funèbres pour réaliser le plan de réhabilitation 2006. « Je ne dis pas que ce montant est suffisant pour prendre en charge les 141 cimetières d'Alger, mais il s'agit là de la première tranche du programme », nous affirme Ahmed Djekhnoun, directeur de l'Etablissement de la gestion des pompes funèbres et cimetières (EGPFC). Lequel programme, indiquera M. Djekhnoun, intègre le cimetière « national » d'El Alia qui s'étend sur une superficie de 80 ha et qui compte 354 000 tombes. Il bénéficiera d'une enveloppe financière d'une valeur de 52 millions de dinars pour le lancement, en 2006, de travaux de réhabilitation. La wilaya a également accordé 30 millions de dinars pour la réhabilitation du cimetière chrétien de Bologhine, plus de 18,5 millions de dinars pour le cimetière chrétien d'El Mouradia outre 18,5 millions de dinars pour le cimetière juif jouxtant le cimetière de Bologhine. « Il s'agit de soigner l'image du pays », dira le directeur de pompes funèbres. A propos justement de « l'image », à Alger (la capitale compte 34 cimetières chrétiens et 1 cimetière juif) colle une réputation négative du fait de l'abandon par les autorités des missions de protection de ces sites. C'est pourquoi durant toutes ces dernières années, les autorités d'Alger étaient fréquemment prises à partie, notamment par les associations de pieds-noirs et de sauvegarde des cimetières chrétiens. Se prononçant sur le probable regroupement des cimetières chrétiens, M. Djekhnoun trouve que c'est une « bonne chose », car elle permet selon lui de « mieux prendre en charge » ces établissements. Rappelons qu'un arrêté du ministère des Affaires étrangères français de janvier 2005 obligeait 4 000 familles de pieds-noirs à rapatrier dans un délai de 4 mois et à leur frais sur le sol français leurs défunts, aujourd'hui inhumés dans 62 petits cimetières français d'Algérie. Faute de quoi, les sépultures seront regroupées en tombes collectives ou en ossuaires. « Aucun regroupement n'a été à ce jour effectué à Alger », nous déclarera le responsable. Et de relever que ce « dossier » est actuellement traité à « haut niveau ». S'agissant des travaux de réhabilitation, le directeur de l'EGPFC a déploré l'absence d'entrepreneurs spécialisés et de plan de gestion que nécessite ce type d'établissements. Pour ce qui est des projets arrêtés par l'EGPFC pour la réalisation de nouveaux cimetières et l'extension des anciens cimetières surchargés, le responsable a annoncé la réception, en mai 2006, du cimetière de Birkhadem, le lancement en mai toujours de la réalisation d'un cimetière à Gué de Constantine, et de travaux d'extension des cimetières de Bab Ezzouar et de Hammamet qui débuteront prochainement.Ahmed Djekhnoun a affirmé à l'APS que des démarches sont en cours en vue de l'extension des cimetières dans les régions à forte concentration de population, remarquant toutefois que certaines communes de la wilaya d'Alger ne disposent pas d'espaces adaptés comme celles d'Alger-Centre, de Hussein Dey et de Bouzaréah, caractérisées par des terrains accidentés. M. Djekhnoun a estimé, à ce propos, que le choix de l'espace adapté requiert une grande importance soulignant que « le projet de création d'un cimetière à Dély Ibrahim (Grands Vents), dont les travaux devaient s'achever cette année, a été suspendu pour non-conformité du terrain ». « Un projet qui sera prochainement repris », nous dit-il. La wilaya d'Alger dispose, note-t-on, de 141 cimetières s'étalant sur une superficie globale de 354 ha et relevant généralement des communes, à l'exception des grands et anciens cimetières gérés par l'EGPFC, lequel est chargé de la gestion de plusieurs cimetières musulmans, chrétiens et un seul cimetière juif. Outre les cinq cimetières qu'il gère depuis 1995, l'EGPFC est chargé, depuis octobre 2004, de la gestion de 28 autres cimetières s'étalant sur des superficies allant de 1 à 5 ha. Pour ce qui est du cimetière d'El Kettar, le directeur de l'EGPFC le qualifie de « cas à part », vu sa saturation. « Même les allées sont occupées », constate-t-il. Une étude a été menée par le CNERU, soutient le responsable et devra déboucher théoriquement sur un plan de réhabilitation du cimetière aux « sept portes ».