Le manque de garanties de la part du consommateur et l'accès facile à des crédits de tout genre peuvent ouvrir, selon des spécialistes avisés, la voie au surendettement et à des dérives aux conséquences fâcheuses. Il est ainsi considéré comme risque de surendettement «tout crédit ou multitude de crédits qui dépassent les 40% des revenus du ménage». La situation risque de devenir beaucoup plus embarrassante avec «la multiplication des crédits tous azimuts et éventuellement le risque toujours présent de cessation d'activité, surtout avec la précarité de l'emploi». Pour un banquier, la problématique est «un cas d'école». «Nous encourons un réel risque car il est évident que si le nombre des emprunteurs augmente, les risques des impayés augmentent aussi», met-il en garde. Pour éviter le redoutable accroc de l'accumulation des impayés, les banques, qui ont la vocation des crédits à la consommation, mettent sur la table des garde-fous. On ne prête pas au hasard. Afin de prélever directement les mensualités qui correspondent au remboursement, les banques demandent, en plus de l'hypothèque et du nantissement, la domiciliation des revenus. C'est le cas de Cetelem qui, même si elle n'exige pas un seuil d'éligibilité pour les salaires, décortique, en revanche, minutieusement les capacités de remboursement de son client. Question de précaution de premier ordre, et pas des moindres, les établissements financiers exigeaient, dès l'arrivée en masse des crédits à la consommation sur le marché algérien, la mise sur pied d'une centrale de risque. Sur ce plan justement, les banquiers devront avoir gain de cause puisque, selon le délégué de l'Abef, «cette centrale qui relève de la Banque centrale sera opérationnelle au courant de cette année 2007». En termes de faisabilité, cette centrale de risque sera une banque de données à travers laquelle les banques pourront connaître pratiquement tout sur la solvabilité des prétendants aux crédits à la consommation et prévenir, à temps, tout potentiel risque de surendettement.