La sonnette d'alarme a, maintes fois, été tirée à propos des conséquences de ces crédits à la consommation qui intéressent essentiellement les jeunes ménages. Des experts parlent aujourd'hui du scénario catastrophe vécu aux Etats-Unis – des familles entières ruinées – et qui risque de se reproduire chez nous. Kamel Serraï, consultant international, met en garde contre «l'endettement excessif» des jeunes ménages. «Les conséquences peuvent être fâcheuses», a-t-il averti. D'après lui, aujourd'hui il y a 12 formules de crédit notamment celles concernant l'immobilier et le véhicule ainsi que l'équipement ménager. Cela peut engendrer un surendettement des ménages. L'économiste suggère de revoir cette politique de crédit pour faire éviter aux consommateurs la situation du surendettement. «Dans deux ans, nous serons confrontés à une crise similaire à celle qui prévaut actuellement aux Etats-Unis», si la situation actuelle ne change pas, met-il en garde. Malek Serraï qui intervenait, hier, lors d'une table ronde sur le thème «La contribution du secteur privé à la concrétisation des programmes économiques nationaux» au Forum d'El Moudjahid, n'est pas le premier à tirer la sonnette d'alarme. En 2007 déjà, l'Abef, par la voix de Abderrahmane Benkhalfa, son délégué général, avait exprimé sa préoccupation au sujet des crédits à la consommation dont la demande a pris de l'ampleur. «Les crédits à la consommation, c'est bien mettre des règles pour éviter le surcoût du surendettement, c'est mieux est encore meilleur», a-t-il dit appelant les banques à faire le maximum pour éviter le surendettement des particuliers et des ménages. Les questions qui se posent à ce propos, consistent à savoir si nos banques et les étrangères, recourant à ces crédits, ont prévu des procédés pour prévenir le surendettement, comme la révision des conditions de crédits par exemple ou la mise en place d'un «fonds de garantie». Avant chaque opération de prêt, les établissements financiers préviennent-ils les particuliers et les ménages contre tout risque de surendettement ? Autant de questions qui exigent réponse. Il faut savoir enfin, selon le baromètre de l'Abef, que le marché du crédit aux ménages et particuliers avoisine «un taux annuel d'expansion de 20%». M. Benkhalfa avait également fait remarquer aux banques algériennes et étrangères que les crédits à la consommation tels que pratiqués actuellement en Algérie, ont cette particularité d'être destinés essentiellement à l'achat des produits d'importation. Or, ce crédit «doit être également considéré par les banques comme l'un des facteurs fondamentaux pour promouvoir l'entreprise algérienne et encourager la consommation des produits locaux».